BRUXELLES (dpa-AFX) - Plus d'un député européen sur quatre a des revenus annexes. Les six députés ayant les revenus annexes les plus élevés gagnent plus que leur travail parlementaire, selon un rapport publié lundi par l'organisation anti-corruption Transparency International (TI). Parmi les 20 députés ayant les revenus annexes les plus élevés, 16 sont politiquement à droite ou ont tendance à être au centre-droit, selon le rapport. Selon les données, l'ensemble des parlementaires gagnent plus de 8,7 millions d'euros par an grâce à des activités annexes.

Selon les données du Parlement, les 705 représentants du peuple perçoivent environ 120 000 euros par an pour leur travail de député, hors indemnités et avant impôts. Ils doivent déclarer leurs revenus annexes à partir d'un certain seuil.

Les revenus des députés européens sont particulièrement sous le feu des projecteurs depuis l'ouverture d'une enquête en décembre 2022 sur la vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili, aujourd'hui destituée, et d'autres suspects pour participation à une organisation criminelle, blanchiment d'argent et corruption. Dans le cadre du scandale connu sous le nom de "Qatargate" et portant sur l'influence présumée des gouvernements du Qatar et du Maroc, les médias ont rapporté que des sacs remplis d'argent liquide avaient été découverts chez Kaili, entre autres.

"Combien de scandales d'influence faudra-t-il encore pour que les eurodéputés se rendent compte que ces petits boulots lucratifs mettent en danger la démocratie européenne ?", a critiqué lundi Raphaël Kergueno de Transparency International, appelant à une interdiction des petits boulots.

Dans son rapport, l'organisation souligne les risques liés aux conflits d'intérêts. Selon les données de TI, certains députés européens reçoivent des rémunérations d'entreprises du même secteur que celui sur lequel ils concentrent leur activité parlementaire.

Les députés européens allemands sous le feu des critiques

L'eurodéputé allemand Markus Ferber (CSU) aurait ainsi conseillé des banques alors qu'il travaillait sur une nouvelle directive relative aux marchés financiers. Interrogé par l'agence de presse allemande, Ferber a déclaré que cette déclaration était "inexacte" et qu'il n'y avait pas de conflit d'intérêts. Ferber avait indiqué qu'il touchait plus de 5 000 euros par mois dans le cadre d'activités annexes. A cela s'ajoutent entre 80 et 2000 euros par réunion à laquelle il participe dans différents comités, comme le comité consultatif pour les questions de politique des caisses d'épargne.

Transparency International attire également l'attention sur le député européen Axel Voss (CDU), "qui a rédigé une prise de position sur la loi européenne sur l'intelligence artificielle tout en siégeant au comité consultatif de protection des données du géant allemand des télécommunications Deutsche Telekom". Interrogé par la dpa, Voss a fait savoir qu'il s'agissait d'un comité indépendant qui se réunissait près de quatre fois par an et donnait des conseils sur la mise en œuvre du règlement général sur la protection des données. L'homme politique a indiqué qu'il recevait entre 1 501 et 6 000 euros par mois dans le cadre d'activités annexes et n'a pas précisé le montant exact de ses revenus, invoquant des clauses de confidentialité.