ABB, également présent dans les produits basse tension et l'automation industrielle, a publié un bénéfice net en baisse de 17% à 636 millions de dollars (472 millions d'euros) alors que les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne 706 millions.

Ce montant intègre pour 333 millions de dollars de dépréciations et d'amortissements, dont 100 millions liés à des acquisitions parmi lesquelles celle de Thomas & Betts and Baldor, a précisé le groupe zurichois. Il comprend en outre une charge de restructuration de 40 millions de dollars.

ABB a réitéré ses prévisions prudentes, estimant que les incertitudes sur certains marchés émergents risquaient de contrebalancer des signes plus encourageants aux Etats-Unis et sur certains marchés européens, autant d'éléments incitant les investisseurs à la retenue. Vers 10h30 GMT, l'action ABB cédait 1,62% à 20,71 francs suisses, prolongeant sa tendance baissière de cette année (-13% depuis le 1er janvier).

De coûteux retards de production dans des projets solaires et éoliens ont pesé sur la division Systèmes d'énergie (PS) du groupe au cours des derniers trimestres, et ABB a promis en avril qu'il redoublerait d'efforts pour que cette branche renoue avec les bénéfices, mais la route semble encore longue.

"(La branche) PS va peser sur les résultats au cours des trimestres à venir", a reconnu le directeur général Ulrich Spiesshofer, cité dans le communiqué.

LA MARGE MENACEE

Cette branche, chargée notamment de la construction de câbles d'alimentation sous-marins et de liaisons capables de relier la production d'énergies renouvelables au réseau, a enregistré une troisième perte consécutive au deuxième trimestre, de 24 millions de dollars, grevant l'Ebitda (bénéfice avant intérêts, taxes, dépréciations et amortissements) du groupe.

ABB a prévenu qu'il fallait s'attendre à ce que la division Systèmes d'énergie continue de peser sur les résultats au cours des trimestres à venir.

"Ce n'est pas un sprint, c'est vraiment un marathon qui va durer un certain temps", a déclaré Ulrich Spiesshofer. "Nous entendons toujours ramener cette activité à la rentabilité et nous entendons toujours le faire cette année", a-t-il ajouté.

Reste que la division entame sérieusement les marges du groupe, à commencer par la marge d'exploitation qui a chuté à 13%, le bas de la fourchette de l'objectif de 13% à 19% qu'il s'est fixé à moyen terme.

Comme un certain nombre de ses concurrents, le groupe suisse a enregistré ces derniers temps peu de commandes d'envergure et il doit donc tirer le maximum d'un carnet essentiellement rempli de contrats à faible rentabilité.

L'afflux de contrats de plus de 15 millions de dollars pourrait toutefois lui donner quelques espoirs de rebond. Les commandes ont augmenté de 13% d'avril à juin à 10,57 milliards de dollars, dont près de la moitié sont jugées importantes en volume.

(Véronique Tison et Nicolas Delame pour le service français)

par Caroline Copley