Zurich (awp) - ABB réorganise sa division réseaux électriques, mais a choisi de la maintenir dans le groupe. L'annonce met fin à l'incertitude après que deux actionnaires de référence avaient réclamé une scission de l'unité. Les objectifs financiers ont été maintenus et même relevés pour la marge d'exploitation (Ebita) dans cette division, a indiqué le géant industriel mardi.

Le processus d'évaluation de la division Power Grids avait laissé planer le doute quant à une éventuelle scission et l'information était très attendue pour la journée des investisseurs ce mardi. ABB a indiqué que la division était positionnée sur un "marché attractif" et pourrait profiter du "tournant énergétique", notamment grâce à la révolution numérique.

"Transformer la division réseaux électriques au sein d'ABB offre la plus grande valeur à nos clients et à nos actionnaires", a déclaré le directeur général (CEO) Ulrich Spiesshofer, cité dans le communiqué.

La division fait l'objet d'une réorganisation pour renforcer sa croissance et sa rentabilité. Deux partenariats ont été conclus en ce sens, avec l'américain Fluor dans les réseaux électriques et Aibel dans l'éolien offshore. "Ces partenariats soutiennent notre croissance et aident à diminuer les risques", s'est félicité M. Spiesshofer.

Les objectifs de marges Ebita ont été relevés de 200 points de base, entre 10% et 14% d'ici 2018. Tous les autres objectifs ont été confirmés.

La vente des "activités marginales" de la division constitue un pilier de la stratégie. La cession de l'unité câbles au danois NKT en contrepartie d'un partenariat en est une illustration et devrait être finalisée au premier trimestre, précise le communiqué. Cette unité représente des ventes de 524 mio USD, soit 5% du chiffre d'affaires de la division.

QUATRE DIVISIONS INDÉPENDANTES

Le maintien de la division réseaux électriques vient contrecarrer les positions de certains de ses plus gros actionnaires, à l'instar de Cevian, qui avait manifesté publiquement et à plusieurs reprises le souhait d'une scission. D'autres actionnaires importants comme le fonds américain Artisan ou Nordea Asset Management avaient repris à leur compte les exigences du fonds d'investissement suédois, arguant que la séparation entraînerait une augmentation de valeur.

Réagissant à ces annonces, Cevian a réitéré que le potentiel de l'action ABB était à 35 CHF et que la décision du groupe de conserver la division réseaux électriques était "malheureuse", selon un communiqué.

Les quatre divisions fonctionneront de manière indépendante tout en profitant des avantages d'un grand groupe international, tels que la coopération commerciale, l'offre numérique, le support logistique et administratif ainsi que les centres de recherches, selon le communiqué.

ABB a revu en hausse de 30% les objectifs d'économies, qui devraient permettre d'économiser 1,3 mrd USD, tout en indiquant qu'elles n'impliquent aucun délai supplémentaire ni coûts de restructuration additionnels.

Les objectifs sur la période de 2015 à 2020 ont tous été confirmés. Le groupe vise une croissance organique annuelle de 3% à 6%, une marge Ebita de 11% à 16% et une hausse du bénéfice par action de 10% à 15%.

Un deuxième programme de rachat d'actions sera lancé pour 2017-2019 d'un montant de 3 mrd USD, suite à la clôture du dernier programme, par lequel la société a redistribué 3,5 mrd USD. La situation financière "solide" et la capacité à générer des flux de trésorerie permettent de tels programmes, a précisé ABB.

Le groupe veut également renforcer sa marque et intégrer plus de 1000 marques sous l'appellation ABB d'ici deux ans. Avec le lancement d'"ABB Ability", l'ensemble des produits et services numérique, est rassemblé au sein d'une même offre, permettant de lier tous les segments de clientèle.

Le groupe a conclu un partenariat avec Microsoft pour développer son offre numérique dans le cloud. Les clients auront accès au cloud Azure de Microsoft, permettant de connecter les machines entres elles et d'en extraire des données.

Guido Jouret, pionnier de l'internet des objets, a été nommé au poste nouvellement créé de directeur numérique au 1er octobre pour mener cette transition numérique.

A la Bourse suisse, ces annonces plaisaient aux investisseurs. A 9h31, ABB prenait 0,8% à 22,16 CHF. Le SMI progressait quant à lui de 0,59%.

ol/al