Zurich (awp) - L'action du conglomérat industriel ABB était nettement à la traîne jeudi matin, contrastant avec le marché. Les chiffres du 2e trimestre ont clairement déçu les attentes, à l'exception des entrées de commandes. Dans les milieux financiers, on pointe du doigt l'érosion des marges en rythme annuel ainsi que la réserve de la direction dans la formulation d'objectifs.

Vers 10h40, la nominative ABB se délestait de 3,5% à 23,07 CHF, à contre-courant du SMI qui s'étoffait de 0,20%. Jusqu'ici, plus de 3,7 titres avaient changé de main, soit environ la moitié du volume journalier moyen. La performance du titre depuis le début de l'année est ainsi ramenée aux alentours de 9%, plus ou moins dans la moyenne du marché.

La copie rendue par ABB a déçu à presque tous les niveaux, relève Deutsche Bank. Le ratio book-to-bill (rapport entre les nouvelles commandes et les facturations) est retombé sous la barre de 1 et les prévisions sont comme à l'accoutumée "mitigées et incertaines".

L'érosion de la marge opérationnelle (Ebita) à 12,4%, en recul de 0,5 point sur un an, a ramené cette dernière 20 points de base (pb) en dessous des estimations du consensus, signale le géant allemand, et ce alors même que la barre avait déjà été abaissée de 40 pb en juin. La banque voit un potentiel de baisse entre 5-9% des estimations de bénéfice par action (BPA).

UBS évoque également un léger potentiel de révision à la baisse et rappelle que la surperformance en termes d'entrées de commandes est à mettre au crédit essentiellement de la division Industrial Automation, qui compte pour près de la moitié de la différence par rapport aux pronostics. Selon la banque aux trois clés, ces commandes seraient de "moindre qualité".

BANQUES US PLUS AMÈNES

Jefferies se montre moins critique par rapport à l'érosion de la rentabilité opérationnelle, mais exprime sa déception face à l'évolution du flux de trésorerie, passé de 1,08 mrd USD à 467 mio en un an. La banque d'investissement américaine ne considère cependant pas nécessaire de revoir les estimations.

Même son de cloche chez Goldman Sachs, selon qui les chiffres publiés par ABB sont plus ou moins conformes aux expectatives, à l'exception des entrées de commandes meilleures que prévu et les marges inférieures aux attentes.

Pour la banque Vontobel, la hausse de 3% des commandes de base pourrait constituer un tournant décisif. En outre la perspective d'une embellie conjoncturelle renforce encore la dynamique des entrées de commandes et des ventes, selon la banque privée zurichoise, qui anticipe une amélioration de la rentabilité grâce à la réduction de la base de coûts.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) évoque un "nouveau trimestre marqué par une faible dynamique", en référence notamment au redressement moins prononcé que prévu des contrats de base. L'établissement cantonal va réviser ses estimations à la hausse pour le 2e semestre, mais en raison de la consolidation de l'autrichien B&R.

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