Meyrin (awp) - Les employés d'ABB Sécheron, à Meyrin, lancent un ultimatum à la direction du conglomérat industriel. Ils demandent le retrait du plan de restructuration qui vise le site genevois du groupe d'ici vendredi, date de la prochaine assemblée du personnel, a indiqué mardi à la presse le porte-parole du comité d'action des employés Vincent Brungard.

En tout, 150 collaborateurs du site se sont réunis mardi, en début d'après-midi, pour discuter des mesures à prendre suite à l'annonce d'une délocalisation de 100 postes fixes et 43 temporaires en Pologne principalement. La production de transformateurs de traction destinés aux locomotives est la seule concernée par ces mesures.

Si le plan n'est pas retiré d'ici vendredi midi, l'assemblée décidera des moyens d'action. Une grève n'est pas exclue à ce jour. Ce délai de trois jours doit permettre au personnel et au syndicat de se préparer, en cas de durcissement du mouvement social.

"Il y a une grande détermination chez le personnel", a souligné Alessandro Pelizzari, secrétaire syndical d'Unia. L'assemblée a pris sa résolution ce mardi à l'unanimité, moins une voix. Dans ce conflit, M. Pelizzari compte sur le soutien du politique, respectivement des autorités cantonales genevoises.

Le personnel a d'ailleurs décidé de participer à la task force mise en place par l'Etat de Genève suite à l'annonce de délocalisation d'ABB.

"TEMPÉRATURE ÉLEVÉE"

Le syndicaliste affirme qu'une partie importante du personnel a plaidé en faveur de la grève. "La température était élevée", affirme-t-il, faisant référence à l'ambiance lors de l'assemblée de ce mardi.

Selon M. Brungard, la direction du groupe affirme que l'unité visée par la restructuration n'atteint pas la rentabilité de 14% exigée. "Nous sommes juste en-dessous", selon lui. Le personnel d'ABB Sécheron s'est dit prêt à faire des propositions afin d'améliorer la situation et éviter ainsi la délocalisation.

ABB a annoncé hier une vaste réorganisation de son activité transformateurs. En Europe, seul le site de Meyrin est concerné par des délocalisations. Celui-ci est appelé à devenir un centre dédié à la recherche et au développement. L'activité bus électriques n'est pas menacée à ce jour.

Pour M. Brungard, cette restructuration constitue le premier pas vers un "désengagement important" de la production d'ABB dans l'ensemble de la Suisse. D'autres entités ont délocalisé récemment, rappelle-t-il.

Contacté par AWP, ABB n'a pas souhaité commenter les décisions prises par le personnel. "La direction a l'air déterminée", a observé Vincent Brungard.

La prochaine assemblée du personnel se tiendra vendredi à 13h.

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