Genève (awp) - Les employés d'ABB Sécheron estiment que les concessions faites par la direction du groupe zurichois ne sont pas suffisantes. Réunis vendredi en assemblée générale, le personnel demande des clarifications sur certains points et veut procéder à de nouvelles négociations, indique le syndicat Unia dans un communiqué.

Le conglomérat industriel a lancé en novembre une restructuration de son site de Meyrin, avec un transfert des activités en Pologne. L'assemblée a étudié vendredi la réponse fournie par la direction d'ABB face aux revendications des employés, qui remettent en cause le bien-fondé de la délocalisation.

Suite aux pressions du personnel, ABB Sécheron a prolongé de 18 à 24 mois le transfert prévu en Pologne, renonçant à procéder à des suppressions de postes en 2018, se réjouit le syndicat.

En revanche, l'assemblée demeure sceptique quant à la promesse de créer des emplois pour un centre dédié à la mobilité durable, limitant ainsi le nombre de licenciements à 85 contre 100 initialement. Les promesses n'étant pas assorties d'intentions d'investissements concrètes, il paraît difficile à ce stade d'en évaluer l'impact réel, explique Unia.

Le personnel qualifie également de "trop vagues" les mesures de formation continue et de reconversion professionnelle proposées par la direction.

Ces points doivent faire l'objet d'une clarification, selon les employés du site meyrinois d'ABB, qui demandent l'ouverture d'une nouvelle ronde de négociations. Ces dernières doivent porter sur les modalités pour préserver un maximum d'emplois et sur les mesures d'accompagnement pour les personnes touchées par un éventuel licenciement, précise le communiqué.

"AJUSTEMENTS CONSIDÉRABLES" DÉJÀ APPORTÉS

L'assemblée reconnaît des "signes encourageants" venant du côté d'ABB mais veut aboutir à une "conclusion acceptable pour toutes les parties en évitant un nouveau conflit".

ABB a dévoilé la semaine dernière son plan de restructuration revu et corrigé. Dans la foulée, Unia avait averti que les propositions de la direction ne répondaient pas aux attentes du personnel.

Dans une prise de position écrite à AWP, le conglomérat industriel souligne vendredi avoir apporté des ajustements considérables afin d'atténuer l'impact pour les employés concernés et de développer Sécheron en tant que centre de compétences pour la technologie TOSA, utilisé pour des bus électriques exploités en phase pilote par les Transports public genevois (TPG).

"Nous nous attendons à ce que tous les partenaires impliqués honorent le processus et la législation en vigueur, et oeuvrent en faveur de l'avenir de l'unité, tout en respectant l'obligation de protéger les intérêts de l'entreprise", affirme ABB, qui déclare respecter la convention collective de travail (CCT) et rappelle que la période de consultation s'est achevée.

Le site de Meyrin a pour clients de nombreux constructeurs de trains et de compagnies ferroviaires. ABB Sécheron, lancée en 1879, fabrique aussi des installations fixes de moyenne tension et de services ferroviaires. Et le groupe ABB emploie au total plus de 135'000 personnes, dont 6000 environ en Suisse. Il est présent dans plus de 100 pays.

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