Genève (awp/ats) - L'hécatombe sur le site d'ABB Sécheron à Meyrin (GE) sera un peu moins importante que prévu. Après la consultation du personnel, plus de la moitié des emplois fixes sera maintenue et aucun licenciement ne sera prononcé en 2018.

Le groupe zurichois d'électrotechnique avait dit début novembre que les quelque 150 emplois, la quasi totalité de la production de transformateurs de traction, allaient être délocalisés vers la Pologne. Il y a un mois, le personnel avait ensuite proposé des pistes pour reconvertir le site en pôle d'excellence.

Ce dialogue a abouti à des mesures pour préserver l'activité. Première d'entre elles, 115 postes sur 200 seront conservés et le service pour les transformateurs de traction reste à Genève. Seul celui lié au marché allemand sera délocalisé à Halle.

Le nombre d'employés fixes affectés par les mesures passe de 100 à 85, qui seront accompagnés par un dispositif et qui bénéficieront d'un plan social. En outre, les dizaines de travailleurs temporaires ne seront pas conservés. La période d'application de la restructuration sera prolongée de 18 à 24 mois, jusqu'à fin 2019.

BUS ÉLECTRIQUES

Autre indication, Genève va également rester la plate-forme pour TOSA. Plusieurs employés ont déjà été affectés à ce centre de compétences pour cette technologie, dont les Transports publics genevois (TPG) ont été les précurseurs.

Même si les bus électriques livrés en décembre ont été victimes d'un problème technique qui n'a toujours pas permis sa remise en fonction. Ces véhicules TOSA ont la particularité de se recharger très rapidement, en quelques secondes, aux arrêts.

Un centre pour le transport public durable sera par ailleurs établi à Genève avec les parties prenantes locales. Une évaluation sera aussi menée pour la viabilité du développement des transformateurs à moyenne fréquence comme nouvelle activité.

PLAN À REVOIR POUR UNIA

Pour Unia, les propositions d'ABB présentées vendredi ne répondent pas aux attentes du personnel et laissent plusieurs questions ouvertes. Le syndicat appelle donc à de nouvelles négociations. Il ajoute, dans un communiqué, que les solutions proposées par les salariés auraient permis la délocalisation en Pologne sans licenciement.

Le syndicat reconnaît toutefois que des améliorations par rapport au plan initial de l'entreprise ont pu être obtenues. Il n'y aura ainsi pas de licenciement en 2018, salue notamment Unia. La firme s'est aussi engagée à créer de nouveaux emplois dans le cadre de son centre de compétence pour une mobilité durable.

PLUS DE 100 PAYS

Le personnel examinera en détail, lors d'une assemblée générale prévue en début de semaine prochaine, la réponse d'ABB à ses propositions et les points qui exigent de nouvelles négociations.

Le site de Meyrin a pour clients de nombreux constructeurs de trains et de compagnies ferroviaires. ABB Sécheron, lancée en 1879, fabrique aussi des installations fixes de moyenne tension et de services ferroviaires.

Et le groupe ABB emploie au total plus de 135'000 personnes, dont 6000 environ en Suisse. Il est présent dans plus de 100 pays.

ats/rp