L'indice Dow Jones a gagné 104,79 points, soit 0,42%, à 24.824,01 et le S&P-500, plus large, s'est octroyé 22,20 points ou 0,83% à 2.695,81, un niveau inédit en clôture.

Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, s'est adjugé 103,51 points (1,50%) à 7.006,90, terminant à son plus haut du jour et signant sa première clôture au-dessus des 7.000 points.

Avec des gains de 25% pour le Dow, de 19,4% pour le S&P et de 28% pour le Nasdaq, la Bourse new-yorkaise a réalisé l'an dernier sa meilleure performance depuis 2013 et les professionnels voient cette dynamique se poursuivre, au moins en début d'année, grâce aux baisses d'impôts qui profiteront aux entreprises et à l'activité économique.

"Les indicateurs de sentiment montrent une réelle amélioration. On peut raisonnablement penser que le premier trimestre, voire le premier semestre, seront dans la continuité de l'an dernier", déclare Paul Nolte, gérant de portefeuille chez Kingsview Asset Management à Chicago.

"Pour autant, les valorisations restent tendues et les taux d'intérêt continuent de monter, ce qui suscitera des vents contraires à un moment ou un autre", ajoute-t-il.

DISNEY EN TÊTE DU DOW JONES

Sept des 11 indices sectoriels S&P ont fini en hausse, avec en tête l'énergie (+1,79%), la consommation "discrétionnaire" (+1,51%) et les matériaux (+1,50%).

Après un bond de 36,9% en 2017, meilleure performance sectorielle, l'indice S&P des technologiques a encore soutenu la tendance avec un gain de 1,4%, entraîné par Apple (+1,79%), Facebook (+2,81%) et Alphabet (+1,88%). "Les gagnants de l'an dernier restent une valeur sûre", note Rick Meckler, président du fonds spéculatif LibertyView Capital Management à Jersey City (New Jersey).

Les valeurs de l'énergie et des matériaux ont pour leur part bénéficié de révisions en hausse des estimations d'analystes pour leurs résultats du quatrième trimestre, désormais prévus en croissance de 134% pour l'énergie et de 25% pour les matériaux selon Thomson Reuters I/B/E/S.

Dans la consommation discrétionnaire, Walt Disney s'est adjugé 3,99%, meilleure performance du Dow Jones, et Netflix 4,75% à la suite de relèvements de recommandation de Macquarie, passé de "neutre" à "surperformance" sur les deux valeurs.

Amazon.com s'est octroyé 1,67%. Le géant du commerce en ligne a publié pour la première fois des chiffres pour son service d'abonnement Prime, disant avoir livré plus de cinq milliards de colis l'an dernier dans les 16 pays où il est proposé.

J.C. Penney (+10,76%), Nordstrom (3,67%) et Kohl's (+3,91%) ont bénéficié de commentaires favorables de Citi sur l'effet attendu des baisses d'impôt pour les profits des enseignes de grands magasins.

A la pharmacie, Abbott Labs s'est distingué avec un bond de 3,01% à 58,86 dollars, après un record à 59,20, profitant de notes positives de JP Morgan et Morgan Stanley. Le titre du laboratoire avait déjà progressé de 49% en 2017.

General Electric, également en vue, a pris 3,04% sur des achats à bon compte après 10 mois consécutifs de baisse qui en ont fait la lanterne rouge du Dow Jones l'an dernier (-45%).

Les volumes se sont étoffés avec 6,6 milliards d'actions échangées, à comparer à une moyenne de 6,3 milliards sur les 20 dernières séances, selon les données de Thomson Reuters.

L'EURO/DOLLAR À UN PLUS HAUT DE 4 MOIS

L'agenda de cette première séance de l'année était calme avant une série de publications importantes qui culmineront vendredi avec les chiffres de l'emploi du mois de décembre. Mercredi, outre l'indice ISM manufacturier de décembre et les dépenses de construction de novembre, le marché prendra connaissance du compte rendu de la réunion de décembre de la Réserve fédérale, à l'issue de laquelle la banque centrale a relevé ses taux d'intérêt pour la troisième fois de l'année.

En Europe au contraire, les principaux marchés actions avaient fini la séance en baisse, lestés par l'euro qui a poursuivi sa progression et atteint un pic de quatre mois face au dollar, à 1,2044, après la publication des indices PMI de Markit dénotant une accélération de la croissance manufacturière dans la zone euro le mois dernier.

L'indice dollar, qui mesure la valeur du billet vert face à un panier d'autres grandes devises, a touché un plus bas de trois mois et demi à 91,75 avant de finir à 91,87 (-0,3%). Il prolonge ainsi sa tendance baissière après avoir reculé de 9,8% en 2017, sa plus mauvaise performance annuelle depuis 2003.

Les rendements des fonds d'Etat américains ont monté en ligne avec leurs équivalents européens. Le rendement de l'emprunt à 10 ans, référence du marché américain, s'établissait à 2,460% en fin de séance contre 2,41% la veille, après un tassement de deux points de base en 2017.

Le rendement du papier à cinq ans a fini à 2,246%, après avoir atteint en séance un nouveau plus haut depuis avril 2011, et celui des notes à deux ans a de nouveau testé un pic de neuf ans à 1,927%.

L'or s'est apprécié de 1% à 1.315,46, au plus haut depuis le 20 septembre, alors que les cours du pétrole ont légèrement fléchi sur le Nymex après avoir testé de nouveaux plus hauts depuis la mi-2015.

(avec Sruthi Shankar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)

par Caroline Valetkevitch