Atlantia et Abertis évoluent à fronts renversés à Milan et Madrid après l'annonce de leur rapprochement pour créer le numéro un mondial des infrastructures autoroutières. L'Italien gagne 3,02% à 24,94 euros, signant un nouveau record pour cette année, tandis que le groupe espagnol recule de 0,7% à 16,34 euros. Depuis le 19 avril, date à laquelle Abertis a confirmé qu'il discutait d'une fusion avec Atlantia, le titre a gagné plus de 4%.

Ce matin, les deux entreprises ont donc officialisé leur rapprochement qui passera par une OPA d'Atlantia, groupe détenu à 30,25% par la famille Benetton, sur Abertis. L'opération valorisera ce dernier 16,34 milliards d'euros. Le groupe italien proposera prioritairement de racheter les titres de sa cible en cash, au prix de 16,5 euros par action. Toutefois, dans la limite de 23,2% du capital d'Abertis, une alternative en titres sera aussi disponible : chaque action Abertis apportée à l'offre donnera droit à 0,697 action Atlantia.

Le groupe italien d'infrastructures autoroutières a indiqué qu'il visait au minimum 50% du capital plus une action pour considérer que son opération a été menée à bien. De plus, Atlantia ne souhaite pas retirer Abertis de la cote. Le groupe fusionné réalisera un chiffre d'affaires d'environ 10,3 milliards d'euros pour 6,6 milliards d'euros d'Ebitda. Il gérera plus de 14 000 kilomètres d'autoroutes dans 19 pays et des infrastructures aéroportuaires accueillant 60 millions de passagers. Atlantia est notamment l'opérateur des aéroports de Rome et de Nice.

C'est bien cette diversification géographique que recherche Atlantia avec cette opération. Le groupe espagnol qu'il rachète est en effet présent en Espagne, en France - Abertis détient 100% du réseau Sanef - et en Amérique latine alors qu'Atlantia est essentiellement exposé à l'Italie même s'il détient aussi des actifs au Brésil et au Chili. Pour sa part, Abertis va être confronté à l'expiration de nombreux contrats de concession qu'il détient et cherche donc des relais de croissance.

Reste que le groupe espagnol a accueilli assez fraichement l'officialisation de cette OPA "non-sollicitée". "Le Conseil d'administration d'Abertis ne commentera pas cette affaire tant qu'il n'y est pas officiellement obligé", a précisé le groupe autoroutier, et le groupe "continuera à mener ses activités comme d'habitude".

Valeurs citées dans l'article : Abertis Infraestructuras S.A., Atlantia SpA