Le groupe d'infrastructures italien, contrôlé par la famille Benetton, a officiellement lancé le 10 octobre son offre de 16,50 euros en numéraire et 0,697 action par titre Abertis, valorisant ce dernier autour de 15,7 milliards d'euros pour donner naissance au premier gérant autoroutier mondial.

"Atlantia fera une nouvelle proposition qui, espérons-le, mettra un terme à cette histoire", a dit l'une des sources. "La nouvelle proposition continuera sans doute de mêler cash et titres mais avec peut-être un élément cash bonifié", a-t-elle ajouté, précisant que le groupe italien n'avait toutefois pas l'intention de bouger pour l'instant.

Après qu'ACS-Hochtief eut soumis sa contre-offre la semaine dernière, la proposition d'Atlantia a été mise en suspens, le temps que la commission boursière espagnole CNMV examine la contre-proposition.

Atlantia ne prendra sa décision qu'une fois que la CNMV se sera faite une opinion sur l'offre d'ACS-Hochtief, a encore dit la source, dont les propos ont été confirmés par une seconde source.

Atlantia s'est abstenu de tout commentaire.

ACS-Hochtief peut encore modifier sa propre proposition et, selon la source, il recherche toujours des investisseurs qui feraient équipe avec lui pour cette affaire.

ACS, dont le président Florentino Perez est aussi celui du club de football Real Madrid, a lancé son offre via sa filiale allemande Hochtief pour protéger sa note de crédit. Hochtief a dit la semaine dernière qu'il avait réuni un financement de 15 milliards d'euros via JPMorgan et qu'il lancerait une augmentation de capital de 3,6 milliards d'euros au plus pour financer l'acquisition.

Hochtief et ACS envisagent de vendre plusieurs actifs pour réduire le financement de l'opération par la dette, dont une participation minoritaire dans le groupe autoroutier français Sanef, contrôlé par Abertis, ont fait savoir trois sources.

Selon l'une d'elles, Abertis pourrait céder 20% de Sanef, empochant plus d'un milliard d'euros si l'offre d'ACS-Hochtief l'emportait.

Hochtief et Sanef se sont refusé à tout commentaire.

(avec Matthias Inverardi à Düsseldorf et Dominique Vidalon à Paris, Jean-Michel Bélot et Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Francesca Landini, Paola Arosio et Andrés González

Valeurs citées dans l'article : Abertis Infraestructuras, Hochtief