Eiffage, deuxième opérateur autoroutier français via notamment sa filiale APRR, a annoncé avoir signé un plan d'investissement d'un montant d'environ 220 millions d'euros, tandis que l'espagnol Abertis, principal actionnaire du troisième réseau Sanef, a annoncé à Madrid qu'il investirait 147 millions d'euros.

Vinci n'a pas souhaité faire de commentaire. Sur la base de la taille du réseau du principal acteur (52% des autoroutes françaises), son investissement devrait être de l'ordre de 400 millions d'euros.

"Les modalités de ce plan viennent d'être finalisées. S'élevant à plus de 800 millions d'euros, il comprend 32 opérations de type échangeurs, présentant un intérêt pour la desserte locale et pour les usagers de l'autoroute, et 25 opérations de type aires de covoiturage et aménagements pour le milieu naturel", a fait savoir de son côté le secrétariat d'Etat aux Transports dans un communiqué.

Le nouveau plan de relance, financé en moyenne à plus de 50% par les collectivités concernées et pour le reste par des hausses de 0,1% à 0,4% par an des tarifs de péages entre 2019 et 2021, doit être maintenant soumis au régulateur, l'Arafer.

Pour les chantiers type échangeurs, le financement viendra essentiellement des collectivités locales, tandis que pour les projets type parkings de covoiturage, il proviendra surtout des péages.

Le nouveau plan autoroutier avait été évoqué pour la première fois fin juillet par le président François Hollande, et annoncé dès septembre pour un montant un peu supérieur, d'un milliard d'euros.

Il est constitué de projets de plus petite taille que dans le plan de relance lancé en 2016 (3,3 milliards d'euros moyennant un allongement de la durée des concessions), et dont la condition est d'être fin prêts pour être lancés dans les meilleurs délais.

Selon le gouvernement, les premiers travaux devraient commencer fin 2017 et permettre de créer près de 5.000 emplois.

La hausse des péages à partir de 2019 viendra s'ajouter à celle correspondant au rattrapage du gel des péages décidé en 2015 par la ministre de l'Environnement Ségolène Royal en pleine crise sur le régime des autoroutes.

Sans inclure ces deux composantes qu'il faudra compter dans un ou deux ans, mais en intégrant +0,3% de rattrapage de la hausse de la redevance domaniale, les péages d'autoroutes en France vont augmenter de 0,76% en moyenne au 1er février.

(Avec José Elias Rodriguez à Madrid, édité par Dominique Rodriguez)

par Gilles Guillaume

Valeurs citées dans l'article : Eiffage, Vinci, Abertis Infraestructuras S.A.
Valeurs citées dans l'article : Eiffage, Vinci, Abertis Infraestructuras S.A.