L'indice Dow Jones, en hausse modeste une bonne partie de la séance, a finalement cédé 12,74 points, soit 0,06%, à 21.397,29 et le S&P-500, plus large, a reculé de 1,11 point ou 0,05% à 2.434,50.

Le Nasdaq Composite a grappillé pour sa part 2,73 points (0,04%) à 6.236,69.

Le Dow et le S&P ont cédé leur avance en fin de séance sous la pression notamment des valeurs de l'énergie, qui n'ont que brièvement rebondi avec les cours du pétrole.

"Les dernières semaines ont été difficiles pour les cours du pétrole et on ne peut pas dire que le rebond d'aujourd'hui ait redonné confiance", explique Michael Scanlon, gérant chez Manulife Asset Management in Boston.

Plus généralement, dit-il, un sentiment de prudence s'est installé sur le marché dans l'attente de la saison des résultats qui commencera en juillet.

"On a eu des pré-annonces négatives des banques sur le deuxième trimestre et cela laisse prévoir un marché un peu plus heurté dans les toutes prochaines semaines. Les gens vont rester sur la défensive à l'approche de la Fête nationale du 4 juillet et des premières publications de résultats."

Les valeurs de la santé se sont distinguées après la présentation par la majorité républicaine du Sénat d'une nouvelle mouture du texte adopté de justesse par la Chambre des représentants le 4 mai et visant à abroger l'Affordable Care Act, plus connu sous le nom d'Obamacare..

Selon les analystes, le nouveau texte comprend la suppresion de taxes pour les entreprises du secteur. "C'est plus généreux et plus favorable que ce qu'on pensait", note Jeff Jonas, gérant chez Gabelli Funds.

L'indice S&P de la santé a gagné 1,05%, de loin la meilleure performance des 11 grands indices sectoriels S&P, en signant au passage un nouveau record.

Sur l'ensemble de 2017, l'indice de la santé a pris quelque 17%, talonnant seulement le compartiment de la santé qui a gagné 19%, à comparer à une hausse de 9% pour l'indice général S&P.

Merck, Johnson and Johnson et United Health ont enregistré les plus fortes hausses du Dow Jones mais avec des gains de moins de 1%.

L'indice Nasdaq des biotechs a grimpé de 1,3% de son côté, portant ses gains à plus de 9% depuis le début de la semaine dans l'espoir que l'administration Trump se montre plus souple sur les prix que ce que l'on pouvait craindre.

ALTICE USA EN HAUT DE L'AFFICHE

Le secteur de l'énergie a cédé 0,13%, n'ayant pu maintenir ses gains malgré le léger rebond des cours du pétrole. Le brut léger américain a repris 1% après avoir touché la veille des plus bas depuis août 2016.

Par rapport à leurs pics de la fin février, les cours du brut ont fléchi de quelque 20% en dépit des efforts de l'Opep pour stabiliser le marché.

L'indice S&P de l'énergie a perdu environ 15% depuis le début de l'année, la plus mauvaise performance sectorielle du S&P-500. Graphique : http://bit.ly/2suhqu6

La baisse des cours du pétrole alimente la crainte d'un ralentissement de l'inflation susceptible de freiner la normalisation de la politique monétaire de la Réserve fédérale, qui a un objectif de hausse des prix de 2%.

Ces doutes ont pesé sur le secteur bancaire à l'image de Goldman Sachs qui a cédé 1,22% pour finir lanterne rouge du Dow Jones.

L'unique indicateur économique du jour a montré que les nouvelles inscriptions au chômage ont augmenté de 3.000 à 241.000 la semaine dernière, tout en restant à des niveaux témoignant d'un marché du travail tendu.

Sur le front des valeurs, l'éditeur de logiciels Oracle a grimpé de 8,57% à 50,30 dollars, après une poussée à 51,85, en réaction à de solides résultats trimestriels publiés la veille.

Le géant du conseil Accenture a reculé à l'inverse de 3,96% à 122,08 dollars après avoir revu à la baisse sa prévision de chiffre d'affaires annuel.

Vedette du jour, Altice USA a gagné 9% pour sa première séance sur le New York Stock Exchange. Le titre, introduit à 30 dollars, a atteint un pic de 32,74 dollars avant de finir à 32,71, un cours qui lui donne une capitalisation de quelque 24 milliards de dollars (21,5 milliards d'euros). L'offre publique de vente du câblo-opérateur, deuxième plus importante IPO de l'année à Wall Street après celle de Snap en mars, lui a permis de lever 1,9 milliard de dollars pour poursuivre son développement aux Etats-Unis.

Egalement en vue, le constructeur de voitures électriques Tesla s'est octroyé 1,65% après avoir confirmé qu'il envisageait d'ouvrir une usine en Chine.

(avec Sruthi Shankar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)

par Sinead Carew

Valeurs citées dans l'article : Accenture, Tesla, Oracle Corporation