Zurich/Bruxelles (awp) - La Commission européenne a annoncé vendredi avoir autorisé l'acquisition d'Actelion par son homologue américain Johnson & Johnson (J&J). La décision est cependant soumise à des conditions "garantissant que la concentration n'aura pas d'effets négatifs sur le développement clinique de leurs médicaments innovants contre l'insomnie", précise l'autorité dans un communiqué.

Dans ses considérants, la commission dit s'être concentrée dans son examen sur deux domaines thérapeutiques où les médicaments et les programmes de recherche des deux entreprises sont en concurrence, à savoir la sclérose en plaques (SEP) et l'insomnie.

Pour ce qui est des traitements contre la SEP, aucun problème n'a été constaté, dans la mesure où le médicament actuellement développé par Actelion "est susceptible d'être utilisé dans un contexte différent de celui de Biogen", marque distribuée par le géant américain dans plusieurs pays d'Europe centrale et orientale.

En revanche, pour ce qui est de l'insomnie, le régulateur européen a relevé que les deux groupes développent des traitements basés sur un nouveau mécanisme d'action.

Or, comme aucun autre traitement de ce type n'est actuellement commercialisé en Europe, et que seul "un nombre très limité" de thérapies basées sur ce mécanisme sont en cours de développement, la commission a conclu que "le niveau de concurrence ne serait pas suffisant, si l'un des deux programmes de recherche et développement devait être abandonné à l'issue de la concentration".

PARTICIPATION DANS IDORSIA LIMITÉE

Afin de remédier aux problèmes de concurrence identifiés par la commission, le géant américain s'est engagé à "ne pas influencer les décisions stratégiques d'Idorsia", en limitant sa prise de participation à moins de 10% - ou 16% maximum, si J&J n'est pas le principal actionnaire - dans Idorsia.

Initialement, le projet de fusion prévoyait que J&J détiendrait 32% de la nouvelle entité dans laquelle doivent être regroupées les activités de recherche et développement (R&D) du laboratoire d'Allschwil.

Le groupe basé à New Brunswick propose également de mettre fin à "ses mesures incitatives visant à influencer négativement le développement de son programme de recherche sur l'insomnie", en octroyant à son partenaire de recherche et de distribution dans l'Espace économique européen (EEE), Minerva Neurosciences, de nouveaux droits sur le développement global et en supprimant ses redevances sur les ventes de Minerva dans l'EEE.

Les propositions faites par J&J ont "apaisé les craintes" du régulateur européen, selon le communiqué.

L'offre publique d'achat (OPA) de J&J sur Actelion, annoncée fin janvier a été considérée comme aboutie deux mois plus tard. Selon les résultats définitifs publiés fin avril, le géant américain détient 92,62% du capital-actions et des droits de vote de la biotech bâloise.

J&J a proposé aux actionnaires d'Actelion 280 USD en espèces pour chaque titre en leur possession. La transaction a valorisé la firme rhénane à quelque 30 milliards de francs suisses.

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