Le directeur général du groupe suisse, Alain Dehaze, investit massivement dans le digital avec sa plate-forme d'offres d'emplois Adia et celle de recrutement en ligne Vettery, ce qui grève les résultats à court terme.

Le groupe numéro un mondial du travail temporaire a fait état d'une baisse de 26% de son résultat net à 130 millions d'euros alors que les analystes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne 149 millions.

Le chiffre d'affaires, conforme aux attentes à 5,69 milliards d'euros, a reculé de 1% mais avec une croissance de 4% sur une base organique.

Ajustée des jours ouvrés, la croissance organique est ressortie à 6% au premier trimestre et elle était de 5 à 6% sur la période mars-avril, a précisé Adecco.

Cela représente une modération par rapport à la hausse de 7% sur les trois derniers mois de 2017.

Le groupe suisse a imputé cette décélération à ses activités en Amérique du Nord, au Royaume-Uni/Irlande et en Italie.

Alain Dehaze a précisé que les résultats avaient pâti d'un calendrier des vacances défavorables au premier trimestre, d'un taux d'absence pour maladie élevé, des grèves qui ont réduit les recrutements en Allemagne et d'une réduction des incitations à l'embauche en France.

Il a toutefois souligné que la croissance en France, son principal marché, avait été forte au premier trimestre, de même qu'en Europe du Sud.

La marge opérationnelle, hors éléments exceptionnels, a baissé d'un point à 3,8%.

Adecco s'attend à une amélioration de ses performances au deuxième trimestre en raison de coûts moindres et d'un calendrier plus favorable.

"Les résultats du premier trimestre d'Adecco sont tout sauf impressionnants et sont inférieurs au consensus et à nos attentes qui étaient assez basses", a commenté Christian Weiz, analyste chez Baader Helvea.

Les analystes de Vontobel s'attendent à ce que les marges restent sous pression avec le déploiement du plan stratégique du groupe avant que les gains de productivité se manifestent au second semestre.

Le titre, qui affichait un repli de 9,5% depuis le début de l'année lundi en clôture, abandonne près de 5,5% à 63,78 francs suisses vers 10h20 GMT.

Le concurrent néerlandais Randstad a publié le mois dernier une croissance organique de 7,4% et précisé avoir maintenu ce rythme en avril.

L'américain Manpower a pour sa part fait état d'une croissance de 5% de son chiffre d'affaires au premier trimestre hors effet de change.

(Michael Shields et John Revill, Véronique Tison et Marc Joanny pour le service français)