Zurich (awp) - Adecco a comme prévu maintenu son rythme de croissance organique au troisième trimestre de 2017. La rentabilité nette a toutefois été élaguée par un remaniement du portefeuille de marques du mastodonte du placement de personnel, dont la charge unique est devisée à 129 mio EUR. Le bénéfice net a ainsi été entamé de plus d'un quart à 123 mio EUR, détaille mardi le compte-rendu intermédiaire.

Le directeur financier (CFO) Hans Ploos van Amstel a promis en conférence de presse qu'il n'y aura plus d'amortissements liés au portefeuille de marques.

La croissance organique, ajustée des effets calendaires, s'est maintenue à 6,0% pour un chiffre d'affaires de 5,90 mrd EUR. Sur le plan opérationnel, l'excédent brut d'exploitation (Ebita) s'est maintenu à 321 mio EUR (+0,3%).

Principal débouché du groupe zurichois, le marché français a affiché une progression organique de 8%, tandis que la zone Allemagne/Autriche/Suisse a grappillé 2%. La région Benelux/Pays nordiques a bondi de 11%, la Péninsule ibérique de 14% et l'Italie de 25%.

Le marché éclaté de l'Amérique du Nord, du Royaume uni et de l'Irlande a présenté une évolution contrastée, entre une croissance de 2% dans le recrutement général et une contraction d'autant dans le recrutement professionnel.

La filiale Lee Hecht Harrison, spécialisée dans la transition de carrière, a subi une contraction de 5% reflétant selon Adecco la nature anticyclique de ce type d'activités.

OPTIMISME CONTENU POUR 2017

La performance s'inscrit peu ou prou dans le cadre des projections des analystes consultés par AWP, qui articulaient en moyenne un chiffre d'affaires de 5,98 mrd EUR, moyennant une croissance organique de 6,0%. L'Ebita n'était prévu qu'à 315 mio EUR. La charge unique en revanche n'avait pas été anticipée et le bénéfice net était attendu à 205 mio EUR.

Pour la suite de l'exercice, la direction indique avoir constaté une légère accélération de la croissance sur les deux premiers mois du dernier trimestre. La nouvelle plateforme Yoss permettant de mettre en contact indépendants et entrepreneurs, développée en partenariat avec Microsoft, constitue un nouveau terrain de jeu. L'impact de ce lancement sur les revenus risque néanmoins de demeurer discret dans un premier temps.

Adecco entend continuer à investir en priorité dans les régions à fort potentiel de croissance. La France et les Etats-Unis entrent notamment dans cette catégorie, a assuré le directeur général (CEO) Alain Dehaze à AWP. Le patron a toutefois prévenu qu'il ne faudra plus compter outre-Atlantique sur un rythme de croissance comparable à celui du Vieux continent.

RENTABILITÉ ÉGRATIGNÉE

UBS déplore un impact à minima de la croissance sur la rentabilité opérationnelle, l'Ebita n'ayant progressé que de 3% contre 6% pour le chiffre d'affaires. La banque aux trois clés anticipe de nouvelles charges dans la numérisation des activités. La Banque royale du Canada (RBC) prévient aussi que les investissements prévus risquent de laisser des traces dans la rentabilité opérationnelle.

Morgan Stanley s'aligne sur ces considérations et ajoute que ces frais vont peser sur l'évolution du bénéfice par action.

Deutsche Bank émet des doutes sur la poursuite de la croissance organique. L'établissement appelle la direction a clarifier au plus vite ses perspectives.

Baader Helvea estime que l'accès de faiblesse du cours offre aux détenteurs de capitaux une fenêtre abordable. L'important amortissement ne risque pas de se répéter et les investissements consentis finiront par porter leurs fruits, assure le courtier genevois.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) calcule de son côté qu'ajusté des 129 mio EUR de correctifs de valeurs, le bénéfice net se serait inscrit au delà de ses attentes.

A la Bourse, l'action Adecco a terminé en recul de 1,02%% à 77,45 CHF, dans un SMI en recul de 0,74%.

jh/fr