Adecco (-5,90% à 63,42 francs suisses) signe la plus forte baisse du SMI suisse. Les investisseurs sanctionnent ses résultats du premier trimestre qui risquent de s'accompagner d'une révision à la baisse du consensus annuel. "Malgré la solide croissance organique, la légère déception sur les marges risque de mettre le consensus sous pression", commente UBS. Sur la même ligne, Jefferies prévoit une réduction des estimations annuelles de bénéfice par action pouvant aller jusqu'à 5% (low single digits).

Au premier trimestre, Adecco a enregistré une baisse de 26% de son bénéfice net, à 130 millions de francs suisses ou 78 cents par action. En données ajustées, il ressort à 91 cents contre un consensus de 94 cents. Jefferies souligne une fois encore les nombreux éléments exceptionnels qui séparent les données publiées des données ajustées. Ils correspondent à des coûts de restructuration liés à la fermeture de certaines branches au sein du groupe suisse et à la migration vers le digital.

L'Ebita ajusté du groupe d'intérim a baissé, lui, de 22% (-18% en organique) à 214 millions de francs suisses, alors que le consensus l'attendait à 228 millions. Il a représenté 3,8% du chiffre d'affaires, en repli d'un point. Cette dégradation de la rentabilité d'Adecco s'explique par les lourds investissements réalisés par le groupe de travail temporaire. Ils ont notamment porté sur le déploiement d'un nouveau système informatique en France, au Royaume-Uni, au Japon et en Amérique du Nord. Adecco a également fait croitre ses effectifs de 4% en un an.

Enfin, le chiffre d'affaires d'Adecco est ressorti à 5,69 milliards de francs suisses, en repli de 1% (+4% en organique) sur le premier trimestre. En organique et ajustée des effets calendaires (moins de jours travaillés sur la période que l'année précédente), la croissance d'Adecco a atteint 6%, contre 7% fin 2017. Le consensus était à +5%. "Par divisions, la dynamique s'est alignée avec le marché en France mais a été plus faible qu'attendu en Amérique du Nord", résume Jefferies. 

Concernant sa perspective, Adecco a indiqué que son activité a progressé de 5-6% en organique et ajustée des effets jours sur mars et avril. Le consensus est à 5%.