"Si vous ne voulez pas jouer, nous irons dans votre pays et nous vous réduirons en miettes", avait déclaré en début d'année son fondateur, Mike Ashley, dont les manières détonnent dans le monde de l'entreprise.

Ce milliardaire d'une cinquantaine d'années, habituellement vêtu d'un jean et d'une chemise blanche, est également le propriétaire du club de football de Prmeier League anglaise Newcastle United.

Il possède des participations dans pléthore de sociétés, y compris dans des groupes concurrents, se comportant tour à tour comme un investisseur stratique et un hedge fund activiste.

Pour Mike Ashley, comme pour de nombreux analystes, le modèle économique de Sports Direct est reproductible dans d'autres pays européens.

Le distributeur britannique propose de gros rabais sur les articles de grandes marques telles que Nike et Adidas, mais il se rattrape avec les marges nettement plus élevées dégagées sur ses propres marques comme Dunlop et Slazenger.

Selon des spécialistes, si Sports Direct venait à concrétiser ses projets d'expansion en Europe, ce pourrait être une mauvaise nouvelle pour des groupes comme Decathlon en France.

"Sports Direct vise clairement l'Europe", explique Trevor Green, à la tête du fonds institutionnel britannique Aviva Investors, sixième plus grand actionnaire du distributeur d'articles de sport.

"Il s'est emparé du secteur de la vente au détail à sa manière, avec son propre style (...) et a clairement démontré qu'il y avait fait un très bon travail", dit pour sa part l'entrepreneur Philip Green, ami de Mike Ashley et propriétaire de Topshop, chaîne de prêt à porter britannique.

Sports Direct, qui a dépassé des concurrents jadis puissants tels que JJB Sports en Grande-Bretagne, possède 434 magasins sur son marché domestique et 270 autres dans 19 pays en Europe continentale. Le groupe souhaite à présent se renforcer en Europe continentale via des prises de participation ou des acquisitions. Les analystes citent le groupe néerlandais USG et le slovaque Exisport comme cibles potentielles.

Le marché britannique des articles de sports est évalué à entre cinq et six milliards de livres (6,4 à 7,6 milliards d'euros) par an. A l'échelle européenne, il représente environ huit fois plus.

(Neil Maidment, Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

Valeurs citées dans l'article : adidas AG, Sports Direct International Plc