L'opérateur des aéroports de Roissy et d'Orly, qui table sur une poursuite de la croissance du trafic aérien à l'international, compte investir 3,1 milliards d'euros dans le cadre de son nouveau contrat de régulation économique (CRE) signé en juillet avec l'Etat, contre deux milliards en 2011-2015.

Le plan stratégique "Connect 2020" d'ADP se fixe pour principaux objectifs un bond de 30 à 40% de son Ebitda en 2020 comparé à 2014, avec une dette nette du groupe qui pourrait se creuser jusqu'à 5,3 milliards d'euros en 2020, contre 2,8 milliards en 2015.

Du côté des recettes, ADP vise un chiffre d'affaires par passager dans ses boutiques côté pistes à 23 euros contre 18,2 euros en 2014 et une hausse des loyers externes de ses activités immobilières comprise entre 10 et 15% entre 2014 et 2020.

Les capacités des terminaux d'ADP seront totalement utilisées en 2020, nécessitant alors un nouveau terminal à Roissy, a par ailleurs indiqué le directeur financier du groupe, Edward Arkwright, lors d'une conférence téléphonique.

Pour différer le plus possible la construction de ce nouveau terminal, ADP va optimiser ses infrastructures existantes pour absorber la hausse du trafic prévue, en particulier à l'international, a-t-il expliqué.

ADP table sur une croissance annuelle moyenne de 2,5% de son trafic sur la période, avec une pointe à 3,6% à l'international, où le "hub" de Roissy va devoir se battre avec d'autres aéroports européens pour attirer les passagers en correspondance, contre une croissance moyenne de 2,8% en 2011-2015.

"On reste trop cher sur le trafic international", a reconnu Edward Arkwright concernant les tarifs d'ADP, qui vise une baisse de 8% de son coût par passager entre 2015 et 2020.

TARIFS POINTÉS DU DOIGT

L'exploitant, dont l'Etat détient 50,6% du capital, a obtenu en juillet une hausse moyenne de 1% de ses tarifs (alors qu'il espérait +1,75%) hors inflation contre +1,37% sur la période 2011-2015.

La Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam) espérait à l'inverse une baisse de ses redevances, jugées partiellement responsables des maux d'Air France, filiale d'Air France-KLM, premier client d'ADP.

ADP prévoit parallèlement de continuer à verser 60% de son résultat net part du groupe sous forme de dividendes, comme sur la période 2011-2015, et vise aussi une rémunération des capitaux investis du périmètre régulé de 5,4% (contre un objectif affiné à 4,3% pour 2015).

Depuis le début de l'année, le trafic d'ADP affiche une croissance de 3,9% avec un total de 73,2 millions de passagers, dont 4,5% en Europe et 4,0% sur le reste des destinations internationales.

Edward Arkwright a également dit que l'opérateur de Roissy et d'Orly regardait plusieurs dossiers à l'international, notamment au Vietnam, et était toujours intéressé par l'aéroport de Nice, que le gouvernement prévoit de privatiser.

Il s'est refusé à tout commentaire sur une information de l'agence de presse Bloomberg selon laquelle l'Etat étudierait un désengagement partiel d'ADP pour soutenir le groupe nucléaire Areva.

(édité par Jean-Michel Bélot)

par Cyril Altmeyer

Valeurs citées dans l'article : Air France-KLM, Vinci, CREDIT AGRICOLE, ADP, Areva