Aéroport de Paris a procédé à plusieurs nominations pour le compte de ses aéroports en Île-de-France et à l'occasion de la réorganisation de l'Ingénierie centrale du groupe, mise en place le 1er janvier 2016. Bruno Mazurkiewicz est nommé directeur de l'aéroport Paris-Le Bourget et des aérodromes d'Aviation Générale, en remplacement de François Charritat devenu directeur délégué aux relations territoriales et environnementales Nord. Par ailleurs, Jean Roche prend la direction du pôle Maîtrise d'œuvre et architecture en remplacement de Xavier Dubrac nommé directeur Faisabilité et programme.

Bruno Mazurkiewicz, 54 ans, est titulaire d'un DESS thermique et régulation de l'Université Paris 7-Ecole des Mines et d'un MBA-Master Administration des Entreprises de l'IAE Paris Sorbonne. Il a intégré Aéroports de Paris en 1986 où il exerçait différentes fonctions dans la mise en opération de nouveaux terminaux sur l'aéroport Paris-Charles de Gaulle. En 2003, il est nommé directeur Energie et Logistique, puis directeur général exécutif d'Airport Terminal Operations Île Maurice jusqu'en 2013. Bruno Mazurkiewicz occupait depuis 2014 le poste de directeur général exécutif de l'aéroport international de Zagreb, en Croatie, pour le compte d'Aéroports de Paris Management.

Jean Roche, 49 ans, titulaire d'un diplôme d'ingénieur en mécanique de l’École Centrale de Nantes, a rejoint Aéroports de Paris depuis le 4 janvier 2016. Il a commencé sa carrière en 1993 chez Alphatem Services, filiale du groupe Assystem, où il fut en charge des essais et de la mise en services d'installations complexes ou à risques. De 1998 à 2006, il travaille en tant que responsable d'affaires pour STX France (ex Chantiers de l'Atlantique), notamment sur les projets de paquebots Millenium et Queen Mary 2. De 2006 à 2014, il est nommé directeur des opérations, puis directeur général de STX France Lorient. Jusqu'à fin 2015, Jean Roche était directeur général adjoint de l'entreprise Constructions Mécaniques de Normandie, spécialisée dans les bâtiments militaires.


AOF - EN SAVOIR PLUS
 Les points forts de la valeur

- Deuxième groupe aéroportuaire européen après British Airports, deuxième par le nombre de passagers (93 millions en 2014), premier européen pour le fret et le courrier, propriétaire et opérateur de Paris-Charles-de Gaulle, Paris-Orly and Paris-Le Bourget ;
- Modèle économique résilient basé sur la première destination touristique mondiale, la France, et le hub aérien (plate-forme de correspondances) le plus puissant d’Europe, les commerces étant les plus forts contributeurs au bénéfice ;
- Compétitivité des aéroports parisiens par rapports à Francfort et Heathrow ;
- Actifs immobiliers importants, ADP étant l’un des plus grands propriétaires fonciers d’Ile-de-France ;
- Partenariats importants avec Air France-KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex, Schiphol Group (Aéroport d’Amsterdam) et La Poste pour le fret ;
- Contribution élevée, de l’ordre de 20 %, des sociétés mises en équivalence, notamment le turc TAV Airports, dont ADP détient 38% du capital et croissance externe dynamique (Santiago du Chili, Madagascar);
- Recul du prix du carburant favorable à la croissance du trafic aérien et effet de change dopant pour les dépenses des passagers dans les commerces ;
- Situation financière saine, avec un taux de distribution de 60 %.


Les points faibles de la valeur

- Forte dépendance au trafic aérien, lui-même lié à la conjoncture économique (actuellement défavorable), aux grèves, aux intempéries ou phénomènes naturels ;
- Environnement réglementaire et fiscal jugé contraignant par les analystes ;
- Absence de liaison directe entre Roissy et Paris, le chantier ne devant pas être lancé avant 2017 pour une exploitation en 2023 ;
- Signature du CRE3 sur les tarifs demandés aux compagnies aériennes pour la période 2016-2020, légèrement défavorable ;
- Risque d’une baisse des vols d’Air France à partir de Paris ;
- Appétit de l’actionnaire principal –l’Etat français- pour les liquidités, d’où un risque d’entrave des programmes d’investissement.


Comment suivre la valeur

- Forte corrélation au PIB français et à la santé financière des compagnies aériennes ;
- Evolution du cadre réglementaire, avec notamment le projet « d’association des collectivités locales à la gouvernance des aéroports d’intérêt national » et relance du projet CDG Express de liaison rapide entre Paris et Roissy ;
- Evolution du plan Connect 2016-2020, présenté à l’automne 2015 et fondé sur 4,6 Mds€ d’investissements  : en France, conquête du trafic, notamment en correspondance, compétitivité du hub parisien par le déploiement de la technique « one roof », optimisation de l’offre de commerce dans les terminaux internationaux et création d’une ville portuaire à partir du patrimoine immobilier; faire de l’international le 3ème métier du groupe ; obtenir une progression de 30 à 40 % de l’excédent brut d’exploitation ;
- Privatisation des aéroports de Nice et Lyon à laquelle est candidat ADP ;
- Réalisation de l’objectif 2015, révisé en hausse, d’un trafic en augmentation de 3 % au moins et d’une croissance du bénéfice opérationnel entre 1,1 et 1,2  Md€, soit une hausse de 30 à 35 % par rapport à 2009 ;
- Valeur non opéable, l’Etat, détenant 50,6 % devant le groupe Vinci (8 %), Schiphol Group, exploitant de l’aéroport d’Amsterdam (8 %) et Predica (4,81 %).


Transport aérien
Au-delà des compagnies du Golfe (Emirates, Etihad et Qatar), qui ont engendré des commandes historiques, ce sont surtout les compagnies asiatiques qui devraient avoir des besoins énormes à l’avenir. A elle seule, la Chine pourrait avoir besoin de 5300 nouveaux avions d’ici 2033 (d’une valeur de 820 milliards de dollars), soit plus du double des besoins du Moyen-Orient. A ce même horizon, le marché domestique chinois deviendra le premier au monde, devant les Etats-Unis et l’Europe. D’après Airbus, la région Asie-Pacifique représentera 36% du trafic aérien dans les vingt prochaines années (29% aujourd’hui), contre 13% pour le Moyen-Orient (9% en 2014). Les prochaines commandes d’A380 pourraient d’ailleurs provenir de compagnies asiatiques.