PERPIGNAN (awp/afp) - L'entreprise de maintenance aéronautique New EAS basée à Perpignan va être rachetée par le PDG du groupe clermontois Enhance Aero, trois ans après une procédure de liquidation judiciaire, a-t-on appris samedi auprès de l'acquéreur.

Bruno Lechevin, patron d'une entreprise du même secteur basée à Clermont-Ferrand, a indiqué à un correspondant de l'AFP son intention de finaliser l'acquisition de l'entreprise d'ici octobre. Les détails financiers de l'opération n'ont pas été rendus publics.

Créée en 1965, l'entreprise avait été placée en liquidation judiciaire fin mai 2014, et une grande partie des 250 salariés s'étaient mobilisés pour sauver leur entreprise.

Le tribunal avait validé la seule offre de reprise, celle de Philippe Chabalier, président co-associé d'une société de conseil-audit basée près de Toulouse. 35 salariés avaient été licenciés, et l'ancienne EAS Industries était devenue New EAS.

En 2017, le directeur général de l'entreprise, Romain Grau, a été élu député REM et a quitté son poste. Les actionnaires ont alors sollicité M. Lechevin pour le remplacer puis entamé des discussions de cession de l'entreprise, aujourd'hui à l'équilibre, a indiqué ce dernier.

"Notre groupe n'avait pas les capacités d'accueil de gros avions qui existe à EAS. On travaillait plutôt sur des avions régionaux. La reprise d'EAS nous fait gagner du temps, c'est une belle opération de croissance externe", s'est félicité M. Lechevin, qui a pour objectif de "recruter 100 techniciens supplémentaires d'ici un an" et un doublement du chiffre d'affaires dans les deux ans.

L'intégration d'EAS (16 millions de chiffre d'affaires en 2016) porte à 50 millions le chiffre d'affaires total du groupe et à 350 personnes le nombre de salariés (dont 230 pour AES).

La société assure la maintenance, la réparation et la modification d'avions pour les propriétaires d'appareils, les compagnies aériennes par exemple ou les clients fortunés. L'ancien avion du colonel Kadhafi, propriété de l'Etat libyen, a été réaménagé par EAS et stationne toujours à Perpignan.

La CGT, majoritaire au sein de l'entreprise, avait dénoncé au cours des derniers mois le fait que "des salariés qui avaient en charge la maintenance étaient contraints parfois" à faire des "semaines de 60H".

"Il semblerait qu'il va y avoir un changement à ce niveau-là", a déclaré à l'AFP Jean-Claude Zaparty, secrétaire départemental de la CGT.

"On est dans l'attente des conséquences de tout ça, mais dans une attente qui a priori n'a pas de raison d'être défavorable puisque les conditions qui se présentent nous paraissent aller dans le bon sens", a-t-il estimé, jugeant "positif" que le nouveau propriétaire soit "un professionnel du secteur".

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