Francfort (awp/afp) - La compagnie aérienne en crise Air Berlin a annoncé lundi qu'elle devrait vraisemblablement arrêter de faire voler ses avions d'ici à la fin octobre, malgré les offres de reprise de Lufthansa et Easyjet actuellement étudiées.

La société berlinoise, qui cumule les pertes depuis des années, a demandé le 15 août l'ouverture d'une procédure d'insolvabilité à propos de laquelle devrait trancher le tribunal de Berlin-Charlottenbourg d'ici la fin du mois, explique Air Berlin dans un courrier adressé à ses salariés et envoyé aux médias.

Selon la législation en vigueur et "en l'état actuel des connaissances", l'ouverture de cette procédure se traduira par une obligation de clouer au sol ses avions "au plus tard à partir du 28 octobre", indique la compagnie. L'autrichienne Niki et LGW, filiales d'Air Berlin non concernées par la procédure d'insolvabilité, pourront, elles, continuer d'assurer leurs vols.

Lufthansa et le britannique Easyjet sont en négociations exclusives jusqu'à jeudi pour reprendre une partie de l'activité de la compagnie berlinoise, dont les avions sont maintenus en l'air grâce à un prêt d'urgence accordé par l'Etat allemand.

Si ces discussions débouchent sur des contrats de vente, les autorités de la concurrence de l'Union européenne devront donner leur feu vert, ce qui pourrait prendre "des semaines, voire des mois", indique Air Berlin.

La compagnie, numéro deux allemand de l'aérien derrière la mastodonte Lufthansa, a également annoncé avoir commencé lundi à négocier un plan social avec les représentants du personnel.

"Les acquéreurs probables de parties d'Air Berlin ont prévu d'embaucher un nombre important de nouveaux salariés", souligne l'entreprise, tout en reconnaissant que tous ses salariés "ne trouveraient pas d'emploi auprès des acquéreurs".

Air Berlin conseille donc à ses 8.000 employés de se mettre à la recherche active d'un travail et renvoie vers deux bourses à l'emploi organisées dans la semaine, ainsi que vers les nombreuses places vacantes au sein des services administratifs du gouvernement régional de Berlin.

Selon un document syndical que l'AFP s'est procuré samedi, environ 1.400 membres du personnel au sol et des services administratifs pourraient recevoir très prochainement une lettre de licenciement.

L'allemand Lufthansa a annoncé vouloir embaucher jusqu'à 3.000 personnes pour l'expansion de sa compagnie à bas coûts Eurowings, à qui sont destinés les avions Air Berlin convoités. Eurowings prévoit certes une procédure accélérée pour recruter les salariés de sa concurrente en déconfiture, mais ne leur garantit pas l'embauche, les équipages de toutes les compagnies pouvant postuler.

Le britannique Easyjet n'a, lui, donné aucune information sur ses projets pour les salariés d'Air Berlin.

afp/rp