Francfort (awp/afp) - La compagnie aérienne allemande Air Berlin a enregistré une nouvelle perte historique en 2016, année marquée par le début d'une profonde restructuration du groupe, qui se dit ouvert à de nouveaux partenariats.

L'entreprise berlinoise a essuyé l'an dernier une perte nette de 782 millions d'euros, après un trou dans ses comptes de 447 millions d'euros en 2015.

"Le résultat financier présenté aujourd'hui est hautement insatisfaisant", a reconnu lors d'une conférence de presse téléphonique Thomas Winkelmann, ex-responsable chez Lufthansa devenu patron d'Air Berlin en février.

"L'ancien Air Berlin était une compagnie qui voulait tout faire (...) Les chiffres montrent très clairement que ce n'était pas possible", a-t-il estimé.

Le nouveau chef, qui aspire à une compagnie recentrée et rentable, s'est par ailleurs dit "ouvert à de nouveaux partenariats et de nouvelles coopérations", alors que le secteur du transport aérien est en pleine refonte.

Interrogé sur la forme de partenariat recherchée par Air Berlin, M. Winkelmann a dit ne pas exclure de nouveaux investisseurs.

En difficulté depuis des années, la deuxième compagnie aérienne allemande a présenté fin septembre un plan de restructuration majeur, comprenant la location avec équipage de 38 avions à Lufthansa et la suppression de 1200 postes, soit un septième des effectifs.

Pour simplifier son modèle d'activité, Air Berlin a isolé son activité touristique à destination notamment des stations balnéaires. Cette dernière doit être intégrée à une coentreprise entre Etihad, actionnaire d'Air Berlin à hauteur de 29,2%, le groupe de tourisme allemand TUI et la compagnie autrichienne Niki.

Air Berlin entend se concentrer sur le haut de gamme et le long-courrier, avec notamment davantage de liaisons avec les Etats-Unis à partir de mai.

Elle a réduit sa flotte de près de moitié, à 75 appareils tandis que son réseau a été divisé par plus de trois à moins de 100 lignes. En conséquent, ses recettes, également amputées par la pression sur les prix face à une concurrence féroce dans le secteur, ont baissé à 3,79 milliards d'euros.

Au niveau opérationnel également, Air Berlin a creusé sa perte sur un an, à 667 millions d'euros. Le groupe évoque des coûts de restructuration de 335 millions d'euros ainsi qu'une grève du personnel au sol dans les aéroports de Berlin, son principal hub avec Düsseldorf (ouest), et la menace terroriste.

Le premier trimestre, dont le bilan financier a également été dévoilé vendredi, n'indique pas de changement de tendance, avec une perte nette de 293 millions d'euros après celle de 182 millions d'euros un an plus tôt.

Depuis 2008, les comptes d'Air Berlin ne sont sortis du rouge qu'une seule fois. Elle doit sa survie à l'argent frais régulièrement injecté par la compagnie du Golfe Etihad, actionnaire à hauteur de 29,2%.

afp/buc