Lufthansa prévoit d'utiliser ces actifs pour favoriser un développement rapide de sa filiale à bas coûts Eurowings.

L'annonce de cet accord a contribué à faire grimper l'action Lufthansa en Bourse de Francfort, où elle prenait 2,44% à l'approche de la clôture, meilleure performance de l'indice Dax (+0,15%).

Air Berlin, deuxième compagnie d'Allemagne, a déposé son bilan le 15 août mais a pu bénéficier d'une aide publique pour poursuivre ses opérations jusqu'à ce qu'elle trouve un repreneur pour une partie de ses actifs.

Lufthansa va racheter la compagnie autrichienne Niki et la compagnie régionale LG Walte, ainsi que 20 avions supplémentaires, a précisé Air Berlin.

"Ce contrat fournit de nouvelles opportunités d'emploi pour une grande partie de notre personnel. Mais nous ne pourrons vraiment à nouveau respirer que lorsque la Commission européenne aura approuvé l'accord", a dit Thomas Winkelmann, président du directoire d'Air Berlin.

Son homologue de Lufthansa, Carsten Spohr, a dit de son côté s'attendre à ce que l'exécutif européen valide la transaction d'ici la fin de l'année.

Ryanair a annoncé qu'elle saisirait la Commission européenne en temps voulu. La compagnie irlandaise à bas coût n'a pas soumis d'offre sur les actifs d'Air Berlin en dénonçant un manque de transparence dans la procédure, qu'elle juge en outre biaisée en faveur de Lufthansa.

Air Berlin a indiqué, sans plus de détails, que des discussions se poursuivaient avec easyJet et d'autres candidats pour le reste de ses actifs.

UN INVESTISSEMENT TOTAL DE 1,5 MILLIARD D'EUROS

EasyJet, présente à l'aéroport berlinois de Schönefeld, discute de l'achat de 27 à 30 appareils. La compagnie britannique a refusé jeudi de s'exprimer sur l'état de ces discussions.

D'autres candidats, comme le voyagiste Thomas Cook via sa filiale Condor, pourraient aussi reprendre des actifs d'Air Berlin, a précédemment déclaré cette dernière.

Carsten Spohr a déclaré à un journal allemand que Lufthansa investirait au total environ 1,5 milliard d'euros en conséquence de la transaction conclue avec Air Berlin.

Cette somme comprend l'achat de nouveaux appareils, le prix de la transaction et les coûts liés à l'embauche du personnel supplémentaire.

Carsten Spohr a aussi déclaré que Lufthansa n'était pas intéressée par Alitalia dans sa forme actuelle mais qu'elle répondrait présente s'il existait une opportunité de créer une nouvelle Alitalia. La compagnie italienne a été placée sous tutelle en raison de ses difficultés financières et elle est elle aussi à la recherche d'investisseurs.

"La question ne se pose pas avec une Alitalia sous sa forme actuelle", a dit Carsten Spohr. "Mais s'il existait l'opportunité de créer une nouvelle Alitalia, alors Lufthansa, en tant que première compagnie européenne, aimerait en discuter".

La date butoir pour les offres de reprise de la compagnie italienne a été repoussée au 16 octobre.

L'action Lufthansa a aussi bénéficié jeudi d'avis favorables de courtiers.

Bernstein Research est passé de "performance en ligne" à "surperformer", estimant que l'opération avec Air Berlin ajoutera de 70 à 90 millions d'euros au bénéfice d'exploitation annuel d'Eurowings à moyen terme.

HSBC a porté son objectif de cours de 25 à 29 euros, évoquant l'accord avec Air Berlin et une performance commerciale positive cette année, ainsi que l'accord récemment signé entre la compagnie aérienne et ses pilotes.

(Avec Victoria Bryan; Wilfrid Exbrayat et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Juliette Rouillon)

par Maria Sheahan et Klaus Lauer

Valeurs citées dans l'article : Deutsche Lufthansa, Air Berlin Plc, EasyJet