La compagnie aérienne française Aigle Azur a annoncé mercredi qu'elle reportait le lancement d'un vol régulier entre Paris et Pékin au premier trimestre 2015 car les autorités russes de l'aviation civile refusent à ses avions l'accès à l'espace aérien russe.

Aigle Azur, deuxième compagnie aérienne régulière française après Air France-KLM (>> AIR FRANCE-KLM), prévoyait initialement de lancer une ligne régulière de trois vols par semaine à destination de Pékin le 28 juin en utilisant des avions loués auprès de son partenaire chinois Hainan Airlines. La compagnie française est contrôlée par GoFast Group et le chinois HNA détient 48% de son capital.

La France et la Russie ont signé un accord bilatéral en 2001 portant sur les avions survolant le sud de la Russie. Les autorités françaises ont indiqué que cet accord portait sur les appareils exploités par des compagnies françaises, quel que soit leur lieu d'enregistrement, tandis que la Russie insiste sur le fait que seuls les avions enregistrés en France peuvent survoler son territoire.

La Commission européenne agit pour le compte de toutes les compagnies aériennes européennes, mais les accords bilatéraux passés entre des Etats de l'Union européenne et la Russie restent valables jusqu'à ce qu'un accord plus vaste soit conclu. Il était difficile de déterminer dans l'immédiat si l'UE pouvait régler ce problème de survol.

Pour contourner les objections russes, Aigle Azur a déclaré qu'elle prendrait livraison de deux Airbus A330-200 enregistrés en France et provenant de Dubai Aerospace Enterprises en décembre prochain et en janvier 2015.

Les relations diplomatiques entre la France et la Russie se sont refroidies récemment après le rattachement de la Crimée à la Russie et la compagnie aérienne craint d'êtres prise au milieu d'un différend géopolitique si la situation venait à se dégrader.

"Aigle Azur ne peut prendre le risque d'être l'otage d'un désaccord entre les deux pays, dans un contexte de relations bilatérales tendues suite à la crise ukrainienne", a déclaré le PDG d'Air Azur, Cédric Pastour.

Le dirigeant s'est également plaint de l'absence de progrès dans les discussions entre l'Union européenne et la Russie concernant le survol de la Sibérie, en estimant que la situation créait une distorsion évidente de la concurrence.

-David Pearson, Dow Jones Newswires

(Robert Wall a contribué à cet article.)

(Version française Maylis Jouaret)

Valeurs citées dans l'article : AIR FRANCE-KLM