(Actualisé avec une déclaration d'analyste, contexte)

ROME, 25 juillet (Reuters) - Les actionnaires d'Alitalia ont approuvé vendredi une augmentation de capital de 250 millions d'euros visant à assurer la survie de la compagnie aérienne, en attendant un rapprochement avec Etihad Airways en mal de finalisation.

La compagnie basée à Abou Dhabi devrait prendre une participation de 49% dans Alitalia mais les négociations concernant la restructuration de sa dette et la suppression de milliers d'emplois imposées par Etihad pour rentabiliser la compagnie italienne retardent la signature de l'accord.

Cet appel au marché vise à renforcer le bilan de la compagnie aérienne d'ici à ce que l'accord soit finalisé. A l'issue de l'assemblée générale des actionnaires, l'administrateur délégué d'Alitalia a annoncé une nouvelle perte nette, de 569 millions d'euros, au titre de 2013.

"L'année dernière s'est soldée par une perte de 569 millions (d'euros), en partie parce que nous avons fait un grand nettoyage de notre bilan", a dit Gabriele Del Torchio à la presse en quittant le siège de la société après l'AG.

Il a ajouté que les directions d'Alitalia et d'Etihad se rencontreraient ce week-end pour tenter de boucler l'accord de rapprochement des deux compagnies "dès que possible".

"Cet appel au marché ne change rien au fait qu'Alitalia est dans un état d'urgence", a dit Andrea Giuricin, analyste des transports de l'université Bicocca de Milan. "Il lui faut de toute urgence s'entendre avec Etihad".

Un rapprochement avec Etihad est vu comme la dernière chance de survie d'Alitalia, qui n'a été bénéficiaire qu'à quelques reprises pendant ses 68 années d'existence et a été renflouée plusieurs fois par l'Etat avant d'être privatisée en 2008. Elle a été maintenue en activité grâce à une aide de 500 millions d'euros supervisée par Rome l'an passé.

Le directeur général d'Etihad James Hogan avait déclaré la semaine dernière que l'accord de rapprochement pourrait être bouclé ce mois-ci, tout en avertissant que des réductions d'effectifs seraient nécessaires pour rentabiliser Alitalia.

Del Torchio avait auparavant dans la journée démenti un article du Corriere della Sera suivant lequel Hogan avait donné à Alitalia jusqu'à lundi pour accepter l'alliance, faute de quoi la proposition de la compagnies du Golfe ne tiendrait plus. Une source proche d'Etihad a également dit qu'il n'y avait pas eu d'ultimatum fixé à lundi.

Del Torchio avait ajouté par la suite que les directions des deux compagnies se rencontreraient durant le week-end pour finalier l'accord "aussitôt que possible".

Alitalia a opéré une augmentation de capital de 300 millions d'euros en décembre, à laquelle son associé-actionnaire Air France n'a pas voulu souscrire, ce qui explique qu'elle recherche un autre partenaire pour son redressement qui passerait par une réorientation de ses vols vers l'international.

Etihad poursuit une stratégie d'expansion par des achats stratégiques dans d'autres compagnies aériennes comme Air Berlin , Virgin Australia et Aer Lingus.

(Alberto Sisto, Juliette Rouillon et Wilfrid Exbrayat pour le service français)