Air France-KLM (-3,83% à 8,22 euros) accuse la plus forte baisse de l'indice SBF 120, pénalisé par la grève des pilotes qui contraint la compagnie à ne pouvoir assurer qu'un vol sur deux aujourd'hui, au premier jour du mouvement. Une accalmie entre les syndicats de pilotes et la direction ne semble guère à l'ordre du jour puisque la direction a annoncé que, dès demain, ce serait près de 60% des vols qui seraient annulés, tandis que le spectre d'une "paralysie générale" du trafic plane sur la journée de mercredi.

Alexandre de Juniac, PDG du groupe Air-France-KLM, a déploré aujourd'hui le "manque d'avancées dans les discussions" et a exhorté les syndicats "à revenir à la raison".

Ces derniers ont appelé, dans la foulée des déclarations de leur direction, à l'instauration de "véritables négociations".

Opposé aux conditions de développement de la filière low cost du groupe, Transavia, dont la modalités ont été dévoilés la semaine dernière lors de la présentation du plan "Perform 2020", le principal syndicat de pilotes (SPNL) a appelé à une grève reconductible du 15 au 22 septembre.

Principale pomme de discorde entre les deux parties, l'instauration d'un contrat unique. En effet, le SPNL exige que les pilotes de Transavia disposent des mêmes conditions de rémunération que leurs homologues d'Air France.

Une hérésie pour Alexandre de Juniac qui leur a vertement répondu, dès la semaine dernière, que "si on pouvait faire du low cost avec les règles de fonctionnement d'une compagnie traditionnelle, cela se saurait !"

Les discussions semblent donc bloquées entre direction et syndicats, Le président d'Air France, Frédéric Gagey, a estimé samedi que le mouvement coûterait entre 15 et 20 millions d'euros par jour à la compagnie, et mettre ainsi en péril son équilibre financier si elle venait à se prolonger.

Un enlisement ce conflit pourrait également donner des ailes à la concurrence. En effet, Easy Jet, grand rival de Transavia sur le segment low cost, a annoncé aujourd'hui la mise en vente d'un millier de places supplémentaires depuis Paris.

Un mouvement d'une semaine, durée du préavis de grève, serait le plus long conflit mené par des pilotes d'Air France depuis l'année 1998.

(S.H)