L'espoir d'une sortie de crise dans le conflit qui oppose depuis maintenant huit jours la direction d'Air France-KLM et le principal syndicat de pilotes, SPNL, fut de courte durée. Soucieux de trouver une solution à une grève qui fait perdre près de 20 millions d'euros par jour à la compagnie aérienne, mettant en péril son redressement financier, la direction a mis sur la table, ce matin, une "ultime proposition", à savoir la suspension du projet de développement "Transavia Europe" jusqu'au mois de décembre prochain, le temps de mener les discussions de façon apaisée.


Peine perdue pour la direction qui s'est vu opposée une cinglante fin de non-recevoir par le syndicat majoritaire qui a qualifié, en début d'après-midi, cette proposition "d'écran de fumée qui ne résout aucun problème" et de "provocation", appelant ses adhérents à rester mobilisés.

En Bourse, la sanction ne s'est pas fait attendre :proche de l'équilibre lors de l'annonce de la direction vers 10h50, l'action a rechuté après la réponse du syndicat. A l'approche de la clôture, le titre cède 4,03% à 7,735 euros. Depuis le début du conflit, le 15 septembre, l'action a abandonné plus de 9%.

Pour rappel, la principale pomme de discorde entre syndicats et direction réside dans la volonté de cette dernière d'ouvrir trois nouvelles plateformes de Transavia Europe l'an prochain, à Porto, Lisbonne et Munich.

Chacune de ces nouvelles bases disposerait de ses propres personnels navigants embauchés aux conditions locales de ces pays et permettre ainsi à Air-France KLM de réaliser d'importantes économies sur les coûts salariaux.

Une proposition qui a déclenché le courroux des syndicats qui réclame l'instauration d'un contrat unique entre les pilotes Air France et leurs homologues de Transavia.

Ce conflit, qui dure depuis maintenant huit jours, pourrait dépasser cette semaine celui de 1998, qui s'était étendu du 1er au 10 juin, et qui demeure, à ce jour, le plus long de l'histoire de la compagnie.

(S.H)