A rebours de la tendance, au sein d'un marché parisien en vive hausse, le titre Air France-KLM cède 0,3%. La capitalisation boursière du groupe franco-néerlandais s'est effritée de quelque 24% depuis le 1er janvier.

Une fois de plus, la question de l'avenir d'Air France, fleuron national confronté à une concurrence des compagnies low cost et du Golfe de moins en moins contestable, se pose avec insistance.

Le conflit entre la direction et les salariés a franchi un cap supplémentaire ce matin avec la fin prématurée et spectaculaire du comité central d'entreprise (CCE), qui a débuté à 9h30 dans une ambiance détestable. Des salariés s'en sont en effet pris à Xavier Broseta, directeur des ressources humaines qui a quitté la salle chemise arrachée, cravate dénouée et contraint d'escalader des barrières pour échapper à la 'meute'.

Surréalistes, les images ont passablement déplu au gouvernement, qui a condamné les violences des salariés.

Un peu plus tôt, Xavier Broseta, auquel doit succéder Gilles Gateau, actuel directeur adjoint de cabinet de Manuel Valls, avait confirmé l'annonce de 2.900 suppressions de postes en 2016 et 2017.

Celles-ci s'inscrivent dans le cadre de la mise en oeuvre d'un plan 'alternatif' au projet de développement 'Perform 2020', dont les négociations avec les syndicats de navigants se sont soldées par un échec entériné vendredi, et concerneraient 300 pilotes, 900 PNC (hôtesses et stewards) ainsi que 1.700 personnels au sol.

Autres mesures révélatrices des difficultés qu'endure Air France-KLM, toujours déficitaire depuis le début de la décennie : la fermeture de 5 lignes long-courrier à l'horizon 2017, l'arrêt de 35 fréquences hebdomadaires long-courrier et, sous réserve bien sûr d'un accord avec l'avionneur américain, l'annulation d'une commande de 25 Boeing 787 'Dreamliner' passée en septembre 2011.

La flotte long-courrier doit en effet être ramenée à 93 appareils opérés d'ici l'été 2017, contre 107 à l'été 2015.

'Sur les seules années 2016 et 2017, la réduction des investissements liée à ces décisions pourrait atteindre jusqu'à 200 millions d`euros', a précisé Air France, qui a finalement publié un communiqué en milieu d'après-midi dans lequel la compagnie a affiché sa détermination. 'Ces événements n'altèrent en rien la volonté de la direction de poursuivre à tout moment les discussions avec les partenaires sociaux pour la mise en oeuvre la plus efficace et constructive de son redressement', a-t-elle en effet commenté, faisant par ailleurs état de prévisions pessimistes.

Les capacités long-courrier d'Air France devraient ainsi baisser de l'ordre de 10% entre 2015 et 2017, tandis que les capacités à l'échelle de l'activité passage réseaux d'Air France-KLM sont attendues en retrait d'environ 2% entre 2015 et 2017, contre une croissance de l'ordre de 3% précédemment escomptée.

Les objectifs financiers fixés pour 2017 dans le cadre du plan Perform 2020 ont en revanche été confirmés, à savoir une réduction des coûts unitaires de 1,5% par an en moyenne sur la période 2015-2017, un ratio de dette nette ajustée sur Ebitdar autour de 2,5 en 2017 et une génération de cash-flow libre chaque année par les activités de base.

(G.D.)


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