Depuis l’annonce, début avril, de la démission d’Alexandre de Juniac de la présidence d’Air France-KLM, toutes les rumeurs convergeaient vers un nom pour le remplacer : Jean-Marc Janaillac. Sa nomination hier soir par le Conseil d’administration de la compagnie aérienne n’est donc pas une surprise.

Pour justifier leur choix, les dirigeants d'Air France-KLM ont mis en avant "l'expérience internationale, (la) connaissance du marché des transports notamment en France et aux Pays-Bas, (les) succès dans le développement des entreprises dont il a eu la responsabilité, (la) connaissance du transport aérien et de ses clients comme (la) capacité de dialogue avec les salariés et les autres parties prenantes du groupe" du patron de Transdev, filiale de Veolia.

Le Conseil a prévu que Jean-Marc Janaillac sera coopté comme administrateur du groupe lorsque Alexandre de Juniac sera amené à quitter ses fonctions au plus tard le 31 juillet prochain. Il sera alors nommé PDG d'Air France-KLM.

A la tête de la compagnie franco-néerlandaise, plusieurs chantiers attendent Jean-Marc Janaillac. D'abord, il va changer de dimension avec ce poste. En 2015, Transdev a enregistré un bénéfice net de 82 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 6,6 milliards d'euros. Sur la même période, Air France-KLM a généré 118 millions d'euros de bénéfice net et 26 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Ensuite, le futur PDG de la compagnie pourrait devoir faire face à des accusations de "copinage" alors que son amitié avec le président de la République est connue. En effet, Jean-Marc Janaillac est un ancien de la promotion Voltaire de l'ENA, d'où sont également issus François Hollande et plusieurs de ses proches, et plusieurs représentants de salariés du groupe ont récemment mis en garde contre une nomination "politique".

Certains d'entre eux poussaient d'ailleurs une autre candidature, interne, à la succession de Juniac : celle de Frédéric Gagey, président d'Air France, ancien de KLM, et parfait connaisseur des arcanes du groupe. Pour rappel, Alexandre de Juniac, avant de prendre la tête d'Air France-KLM, avait travaillé dans des cabinets ministériels de droite, et notamment comme directeur de cabinet de la ministre de l'Economie Christine Lagarde.

Troisième défi pour le nouveau pilote d'Air France-KLM : confirmer et amplifier le redressement de la société qui, en 2015 pour la première fois depuis 2010, a renoué avec les bénéfices.

Enfin, Jean-Marc Janaillac devra œuvrer à la pacification du groupe, et notamment tenter de resserrer les liens avec les pilotes, afin de mener à bien le plan Transform 2020 mis au point par son prédécesseur.