Paris (awp/afp) - Les pilotes d'Air France ont voté à 58,1% pour la création d'une filiale à coûts réduits, un projet de la direction du groupe aérien contesté par l'ensemble des syndicats, a annoncé lundi à l'AFP le syndicat majoritaire des pilotes SNPL.

Ce résultat, acquis à l'issue d'une consultation fortement suivie (73,8% de participation), va à l'encontre de la position du SNPL, sans l'accord duquel la compagnie ne peut mettre en oeuvre son projet de filiale.

Le syndicat majoritaire dans les cockpits d'Air France réunit son Conseil (parlement interne) mercredi pour analyser le vote des 3700 pilotes appelés depuis début février à se prononcer pour ou contre "l'externalisation d'une partie de l'activité et de la flotte long et moyen-courrier d'Air France dans une nouvelle structure".

"Les pilotes ont dit qu'ils étaient prêts à prendre le risque" d'une filiale, c'est "un nouveau contexte" dont le SNPL "prend acte", a commenté auprès de l'AFP Emmanuel Mistrali, porte-parole du syndicat.

Mais ce n'est "nullement un blanc-seing" accordé à la direction sur l'ensemble de l'accord soumis le 9 février aux syndicats de pilotes (SNPL et Spaf), et dont le projet "Boost" de filiale est une composante, a-t-il ajouté.

Le texte est ouvert à la signature des organisations professionnelles jusqu'à vendredi, mais la direction pourrait prolonger le délai si le SNPL décidait de lancer un référendum sur l'ensemble du texte.

Le groupe aérien souhaite créer une filiale exploitant certaines lignes moyen et long-courrier d'Air France actuellement non rentables, en embauchant des hôtesses et stewards (PNC) payés aux "coûts du marché", soit 40% moins cher qu'à Air France.

Opposé au principe d'une filiale, le SNPL a affiché son hostilité à la "découpe" de l'entreprise "en appartements", disant préférer le développement d'une nouvelle marque en interne.

En vertu d'accords passés, le syndicat de pilotes majoritaire à Air France (65% des voix) a la possibilité de bloquer tout projet modifiant le périmètre d'activité de la compagnie. Autrement dit, sans sa signature, "Boost" ne verra pas le jour.

afp/buc