Le conseil du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire, a mandaté mercredi son bureau pour demander à la direction des "corrections" et des "clarifications" sur le projet d'accord proposé le 3 mai.

Tout en confirmant que la négociation était bien terminée, Air France a déclaré attendre le détail des résolutions du SNPL avant de se prononcer.

"Nous n'excluons pas des précisions via des réécritures de texte, sans impact sur le délai fixé", a dit une porte-parole de la compagnie. L'accord est soumis à signature jusqu'au 1er juin.

En fonction des réponses apportées, le conseil décidera si le projet révisé est alors apte à être soumis au référendum auprès de ses adhérents, a dit de son côté Emmanuel Mistrali, le porte-parole du SNPL.

"Il a aussi été décidé à l'unanimité de décorréler les mesures salariales de la négociation et de les repousser à l'automne pour ne pas obérer l'avenir du projet", a-t-il ajouté.

L'accord encadre l'activité de Boost mais aussi les conditions de travail des pilotes d'Air France sans prévoir de hausse de leurs rémunérations, au grand dam du SNPL et du Syndicat des pilotes d'Air France (Spaf).

Air France a confirmé vendredi dernier qu'elle comptait démarrer cet hiver cette nouvelle compagnie, qui vise à exploiter à coûts réduits de 15% à 18% des lignes actuellement déficitaires au lieu de les supprimer ainsi qu'à ouvrir de nouvelles destinations.

"Boost devra se faire d'une manière ou d'une autre", a prévenu mardi Jean-Marc Janaillac, PDG d'Air France-KLM et président d'Air France, lors de l'assemblée générale des actionnaires du groupe néerlandais.

Les pilotes d'Air France avaient validé à 58,1% le principe de la création de Boost en février lors d'un référendum organisé par le SNPL, mais les syndicats étaient restés sur leur faim à l'issue des négociations arrêtées début mai.

Pour rassurer les syndicats, Air France a garanti qu'elle limiterait la flotte de Boost à dix Airbus A350 sur les lignes long-courrier, pour concurrencer les compagnies du Golfe vers l'Asie, et à 18 A320 et A321 pour le moyen-courrier.

Cherchant parallèlement à apaiser les inquiétudes de KLM, Jean-Marc Janaillac a assuré mercredi que Boost ne visait absolument pas à freiner la croissance de la compagnie néerlandaise.

Vers 10h40, Air France-KLM cédait 1,49% à 9,014 euros à la Bourse de Paris, sous-performant l'indice SBF120 (-0,57%). Le titre a rebondi de près de 74% depuis le début de l'année.

(Cyril Altmeyer, édité par Jean-Michel Bélot)