(Actualisation: confirmation d'Air France sur les suppressions d'emplois, précisions sur le plan stratégique et cours de Bourse.)

La direction d'Air France, branche française d'Air France-KLM (AF.FR), a confirmé lundi prévoir de supprimer 2.900 emplois dans le cadre d'un nouveau plan de restructuration, qui comprend également plusieurs fermetures de lignes et la réduction de la flotte long-courrier.

La compagnie aérienne avait convoqué lundi un comité central d'entreprise (CCE) après l'échec des négociations sur le précédent plan de compétitivité "Perform 2020" avec les syndicats de pilotes. Le transporteur avait prévenu qu'en cas d'échec des négociations, il lancerait un "plan B" afin de réaliser malgré tout les objectifs de son plan stratégique.

Ce nouveau plan de restructuration prévoit une baisse de l'ordre de 10% des capacités long-courriers d'Air France entre 2015 et 2017. La compagnie va notamment réduire la voilure sur ses réseaux desservant l'Asie et le Moyen-Orient, pour lesquels elle est confrontée à la concurrence de plus en plus rude des transporteurs locaux.

D'ici à 2017, Air France compte fermer cinq lignes et arrêter 35 fréquences hebdomadaires long-courriers. La flotte long-courrier sera aussi réduite de 14 avions, passant de 107 appareils opérés à l'été 2015 à 93 à l'été 2017. Le transporteur indique avoir renoncé à une commande de Boeing 787 qui devaient remplacer les Airbus A340 opérés par Air France.

Sur les seules années 2016 et 2017, la réduction des investissements liée à ces décisions pourrait atteindre 200 millions d'euros.

Des licenciements ne sont pas à exclure

Cette baisse d'activité va générer un "sureffectif" estimé à 2.900 personnes, dont environ 300 pilotes, 900 personnels navigants commerciaux et 1.700 personnels au sol, explique la compagnie aérienne. Le groupe prévoit des départs volontaires dans les secteurs où les négociations avec le personnel permettent d'atteindre les objectifs du plan "Perform 2020".

"Dans les autres secteurs, le recours aux départs contraints ne pourra être exclu", a prévenu Air France. Il s'agirait des premiers licenciements au sein de la compagnie française depuis le milieu des années 1990.

La direction d'Air France a toutefois indiqué être disponible pour "poursuivre à tout moment les discussions avec les partenaires sociaux pour la mise en oeuvre la plus efficace et constructive de son redressement".

A la Bourse de Paris, le titre Air France-KLM reculait de 0,5% à 6,03 euros lundi après-midi, dans un marché en forte hausse.

-Blandine Hénault et Inti Landauro, Dow Jones Newswires (Version française Emilie Palvadeau) ed/LB