Paris (awp/afp) - L'horizon d'Air France s'est éclairci vendredi, avec la signature d'un accord majoritaire sur la hausse des salaires 2018 et 2019 pour tous les catégories de personnel d'Air France, après des mois d'un conflit qui a fortement secoué la compagnie aérienne.

L'accord proposé par la direction a été signé par les syndicats CFE-CGC/Unac, CFDT, FO/SNPNC, Unsa Aérien et Spaf, a annoncé l'entreprise dans un communiqué, confirmant des informations obtenues par l'AFP de sources syndicales.

"Ces organisations représentatives représentent 76,4% des suffrages exprimés aux dernières élections", il "est donc valide et pourra être mis en oeuvre", s'est félicité la direction.

Le nouveau directeur général d'Air France-KLM Ben Smith a remercié dans le communiqué "les organisations professionnelles et les équipes d'Air France pour la qualité de [leurs] discussions ces dernières semaines et de la confiance qui a prévalu dans tous [leurs] échanges".

Pour Christophe Malloggi de FO, "l'intersyndicale a incontestablement fait bouger le curseur" et permis de déboucher sur un accord "mieux disant que celui soumis à référendum en mai".

Le conflit sur les salaires avait conduit au premier semestre à des grèves coûteuses (335 millions d'euros), à l'appel de l'intersyndicale, et à une crise de gouvernance au sein d'Air France-KLM, dont le patron Jean-Marc Janaillac, désavoué par le personnel lors d'une consultation sur un accord salarial lancée par la direction, avait démissionné en mai.

Au point mort pendant plus de quatre mois, le dialogue sur les salaires a repris début octobre sous l'impulsion du nouveau directeur général d'Air France-KLM Ben Smith, soucieux de mettre derrière lui cette épineuse question pour pouvoir s'atteler à un autre défi: la stratégie du groupe franco-néerlandais.

Farid Slimani, de l'Unsa-Sol a salué un accord qui permet de "passer à autre chose, de regarder vers l'avenir", jugeant qu'il s'agissait d'un "acte de confiance adressé à Ben Smith".

"Ce qui a fait pencher la balance, ce sont les mesures en faveur des plus bas salaires", estime-t-il.

L'accord prévoit 2% de hausse rétroactive au 1er janvier 2018 et 2% de hausse au 1er janvier 2019, ainsi qu'une négociation annuelle obligatoire en octobre 2019.

L'intersyndicale d'Air France, regroupant des syndicats représentatifs et non représentatifs, réclamait un rattrapage des salaires de 5,1% pour la période 2012-2017.

Selon des sources syndicales, l'accord comprend aussi une revalorisation de la prime uniforme annuelle (PUA) et une "valeur plancher minimum" de 50 euros par mois pour permettre aux plus bas salaires de toucher au moins cette somme dans le cadre de la hausse de 2% au 1er janvier 2019.

afp/rp