Matinée tendue à Air France où le Comité centrale d'entreprise a été interrompu par l'irruption de salariés dans la salle, après que la direction a dévoilé les contours de son plan de restructuration, destiné à remplacer le plan "Perform 2020". Principale mesure de ce programme "alternatif" : la suppression de 2 900 postes dont les deux tiers au sol, où des salariés sont en grève sans toutefois perturber le trafic. Une mesure qui renforce l'antagonisme entre personnels au sol et pilotes, ces derniers étant accusés de ne pas "jouer le jeu" des négociations.

Dans le détail, ces suppressions de postes concernerait donc 300 pilotes, 900 PNC (hôtesses et stewards) et 1 700 personnels au sol.

Le patron de l'entité Air France-KLM, Alexandre de Juniac, a promis que les licenciements se feraient "en dernier recours", privilégiant des départs volontaires, à l'instar du précédent plan, entre 2012 et 2014, qui avait abouti à la suppression de 5 500 postes.

Toutefois, le président d'Air France, Frédéric Gagey, s'est montré moins catégorique, arguant que les licenciements restaient "une possibilité sur des champs bien précis où nous ne ferions pas les progrès que nous attendons en matière de productivité".

Autres mesures dévoilées par l'état-major de la compagnie française, la fermeture de 5 lignes long-courrier à l'horizon 2017.

En outre, Air France procèdera à des réductions de fréquences sur 22 lignes en 2016 et à une "plus forte saisonnalité" sur 6 autres lignes, qui "n'existeront que l'été ou l'hiver par exemple".

Enfin, la compagnie française souhaite négocier avec Boeing l'annulation d'une commande de 787 passée en septembre 2011.

En Bourse, les investisseurs ne réagissaient que très modérément à ces diverses annonces, largement attendues pour la plupart d'entre elles, le titre Air France-KLM grappillant 0,82% dans un marché en hausse de 2,75%.

(S.H)