L'euro a donné un coup de pouce en rétrogradant parallèlement à un réveil du dollar au cours d'une séance marquée en outre par un nouveau recul de la volatilité et la détente des rendements obligataires, dont l'envolée avait donné le signal de la correction au début du mois.

À Paris, le CAC 40 a gagné 1,13% à 5.281,58 points. Le Footsie britannique a pris 0,83% et le Dax allemand a avancé de 0,86%.

L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 1,1%, le FTSEurofirst 300 de 1,11% et le Stoxx 600 de 1,09%.

Sur l'ensemble de la semaine, le CAC a repris près de 4%, le Dax et le FTSE reprenant chacun un peu moins de 3% et le Stoxx 600 un peu plus de 3%.

La dernière séance de la semaine en Europe a été animée surtout par la publication de résultats trimestriels d'entreprises.

VIVENDI ET AIR FRANCE PLONGENT

Aux valeurs, Air France-KLM a lâché 6,36%, la plus forte baisse du Stoxx 600, après avoir fait état d'un résultat opérationnel moins bon que prévu pour 2017.

Vivendi a également souffert, chutant de 6,04% pour finir tout en bas du CAC 40 après la publication de ses résultats annuels, les opérateurs de marché sanctionnant notamment l'absence de prévisions financières chiffrées pour 2018.

A la hausse, Airbus a pris 2,92%, la plus forte hausse du CAC 40, après un relèvement de recommandation par CFR Research, passé à l'achat sur la valeur au lendemain de résultats bien accueillis.

Très entouré également, Renault a grimpé de 2,05% après des résultats annuels records.

La plus nette progression de l'indice parisien SBF 120, et de loin, est pour l'opérateur de satellites Eutelsat, qui s'est envolé de 12,17% après avoir publié des résultats semestriels supérieurs aux attentes et confirmé dans la foulée ses objectifs financiers pour l'exercice en cours et les suivants.

LE DOLLAR TENTE UN REBOND

L'actualité des entreprises a alimenté le retour des investisseurs sur les marchés d'actions après la correction de la semaine dernière, provoquée par une poussée des rendements obligataires sur fond de craintes d'une accélération de l'inflation qui conduirait les banques centrale à durcir leurs politiques monétaires.

Les chiffres parus cette semaine, qui ont pourtant confirmé une reprise de l'inflation aux Etats-Unis, n'ont toutefois pas provoqué les remous attendus. Au contraire: à l'heure de la clôture en Europe, le S&P-500 gagne près de 4,8% sur la semaine et s'achemine vers sa plus forte progression hebdomadaire depuis janvier 2013.

L'"indice dollar", qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, prend 0,35% mais ne s'en dirige pas moins vers une nette baisse sur l'ensemble de la semaine. L'euro cède 0,5% face au billet vert, autour de 1,244 dollar.

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat s'apaisent, celui des Treasuries à 10 ans repassant nettement sous 2,9% après avoir touché jeudi un pic de quatre ans à 2,944%. Dans son sillage, le rendement du Bund allemand de même échéance a perdu plus cinq points de base pour redescendre à 0,71%. Il avait atteint le 8 février 0,8%, pour la première fois depuis septembre 2015.

Une certaine nervosité persiste cependant sur les marchés avant une semaine qui sera marquée par la publication des comptes rendus des réunions monétaires de janvier de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne.

S'il a légèrement baissé cette semaine, l'indicateur synthétique "Bull & Bear" développé par BofA Merrill Lynch sur le sentiment des investisseurs reste ainsi dans la zone de danger, à 8,2 contre un pic à 8,6 le 30 janvier.

(édité par Wilfrid Exbrayat)

par Patrick Vignal

Valeurs citées dans l'article : Air France-KLM, Vivendi