PARIS (Agefi-Dow Jones)--La scission du géant de l'énergie EDF "n'est pas à l'ordre du jour", a déclaré le directeur général de l'Agence des participations de l'Etat (APE), Martin Vial, dans un entretien à la chaîne BFM Business enregistré jeudi.

Martin Vial a évoqué des "rumeurs venant des banquiers" selon lesquelles EDF pourrait voir son activité scindée en deux pour séparer le nucléaire et les énergies renouvelables.

Dans le cadre du mix énergétique, "EDF doit compléter et diversifier ses sources", ce qu'il fait notamment par le biais de son plan solaire, et a donc "beaucoup d'investissements à réaliser, précisément sur les ENR (énergies renouvelables) et sur l'augmentation de la durée de vie du parc nucléaire parce que c'est une bonne décision économique", a expliqué Martin Vial.

Jeudi, l'action EDF avait terminé en forte hausse à la Bourse de Paris après un article du magazine Challenges affirmant que l'Agence des participations de l'Etat planchait sur un scénario de séparation des activités nucléaires et renouvelables de l'électricien public, qui serait techniquement prêt à la rentrée. L'objectif, selon le magazine, serait de "sanctuariser" le nucléaire et d'aboutir à une cotation séparée du reste des activités.

Un peu plus tôt dans la journée, le ministre de l'Ecologie, Nicolas Hulot, était également monté au créneau en estimant sur France Info que la filière nucléaire conduisait à une "dérive" financière pour EDF. "Une des raisons pour lesquelles EDF se retrouve en difficulté, c'est que, notamment, la filière nucléaire nous emmène dans une dérive (...) L'avenir d'EDF, notamment économique, est dans l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables", avait affirmé le ministre.

Martin Vial a par ailleurs estimé que dans l'ensemble, en cas de cession de participations, l'Etat chercherait à "garder l'ancrage français dans ces grandes entreprises qui sont souvent des champions mondiaux".

"Tout mouvement que nous serions amenés à faire (...) sera préparé à l'aune de cette réflexion", a-t-il dit.

"On ne peut pas imaginer que le capital d'Engie soit livré aux intérêts anglo-saxons, ou asiatiques, ou chinois peut être", a-t-il dit notamment, en évoquant la situation du fournisseur d'énergie, dont l'Etat détient 24% du capital et un peu plus de 33% des droits de vote.

Selon Martin Vial, l'Etat est "très attentif" à l'OPA en cours de l'énergéticien historique portugais EDP par son actionnaire chinois, le groupe China Three Gorges Corporation (CTG) . "Cela nous amènera, dans le cas d'Engie, à être très vigilant sur les actionnaires qui se substitueraient (...) à l'Etat", a-t-il indiqué.

"Nous n'envisageons pas d'opération de court terme sur Orange", a-t-il également assuré.

Concernant Air France-KLM, il a indiqué que l'entreprise devait "améliorer sa compétitivité" et qu'à sa connaissance, le processus de recrutement du nouveau dirigeant d'Air France était "toujours en cours", le conseil d'administration ne s'étant pas réuni et n'ayant pas pris de décision.

-Jérôme Batteau et Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: VLV

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