FRANCFORT, 21 septembre (Reuters) - L'industrie de la défense allemande menace de délocaliser face à la politique d'exportation d'armements très encadrée de Berlin.

"Tous les grands groupes de la défense en Allemagne se demandent s'ils peuvent rester dans le pays à long terme", déclare Armin Papperger, président du directoire de Rheinmetall et de la fédération allemande de l'industrie de défense, dans un entretien publié par le Süddeutsche Zeitung.

Le ministre de l'Economie Sigmar Gabriel a dit cette année qu'il appliquerait des règles plus strictes aux exportations d'armements, réduisant ainsi les ventes à des pays tels que l'Arabie saoudite et le Qatar dont les achats ont aidé jusqu'à présent l'Allemagne à devenir le troisième exportateur mondial de matériel militaire.

L'Allemagne a imposé en août à Rheinmetall l'arrêt complet des exportations de simulateurs de combat en Russie, allant au-delà des sanctions nouvellement imposées par l'Union européenne, lesquelles bloquent tout contrat futur.

Papperger explique que les nouvelles règles laissent aux industriels deux choix: réduire la production et l'emploi ou délocaliser. "D'autres pays tels que la Suisse, la France et les Etats-Unis seraient heureux que nous y investissions; nous y pourrions exporter plus facilement", poursuit-il.

Tom Enders, le président exécutif d'Airbus, a critiqué ce mois-ci la nouvelle politique d'exportation de matériels militaires de Berlin, estiment qu'elle pourrait nuire à la coopération internationale en matière de futurs projets militaires.

L'industrie de la défense emploie 80.000 personnes en Allemagne. (Ludwig Burger, Wilfrid Exbrayat pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Rheinmetall AG, AIRBUS GROUP