Les données des boîtes noires de l'avion de transport militaire A400M qui s'est écrasé le mois dernier près de Séville ont été extraites, a annoncé mercredi Tom Enders, directeur général d'Airbus (AIR.FR), même si les autorités espagnoles n'ont pas encore partagé les informations récupérées.

"Jusqu'à présent, nous n'avons pas eu accès à ces données", bien qu'elles soient disponibles depuis plus d'une semaine, a expliqué le dirigeant lors de l'assemblée générale annuelle du groupe, à Amsterdam.

L'extraction des informations des boîtes noires n'a pas été facile et a nécessité l'envoi d'une des boîtes à son fabricant, L-3 Communications, aux Etats-Unis, a-t-il précisé.

Le crash du 9 mai, le premier impliquant un A400M, a coûté la vie à quatre des six salariés d'Airbus qui se trouvaient à bord pour un vol d'essai. Les deux autres ont été gravement blessés, mais Tom Enders a indiqué mercredi que leur état s'améliorait.

Le dirigeant a par ailleurs signalé que le crash aurait un impact sur le programme de l'A400M, qui avait déjà du retard, mais a déclaré avoir bon espoir que l'accident n'aurait pas d'impact trop négatif sur les livraisons d'avions et sur les coûts en 2015.

Le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Malaisie et la Turquie ont temporairement suspendu les vols de leurs A400M en attendant plus d'informations sur l'accident. La France, premier et plus important opérateur de ce type d'avions, a déclaré qu'elle continuerait d'exploiter l'appareil.

Le crash est intervenu à une période difficile pour le programme, qui affiche déjà un surcoût de plusieurs milliards de dollars. Airbus ayant pris plusieurs années de retard pour développer et produire l'avion, le programme est déficitaire.

-Robert Wall, Dow Jones Newswires (Version française Emilie Palvadeau) ed/EC