(Actualisé avec précisions)

PARIS, 2 mai (Reuters) - Airbus Helicopters a levé une recommandation d'interdiction de certains vols commerciaux de son Super Puma H225 en déclarant que les premiers éléments d'information sur l'accident de vendredi en Norvège ne suggéraient aucun lien avec deux accidents survenus en 2012 en mer du Nord.

Vendredi, la filiale d'Airbus Group avait recommandé que tous les vols commerciaux de Super Puma H225 soient suspendus après le crash qui a fait 13 morts près de Bergen, dans le sud-ouest de la Norvège.

Très prisé sur les plates-formes pétrolières offshore, le Super Puma est exploité depuis les années 1970. Environ 800 sont actuellement utilisés dans le monde, en prenant en compte toutes ses versions.

Un porte-parole d'Airbus Helicopters a déclaré lundi que les Super Puma H225 resteraient interdits de vol commercial en Norvège et au Royaume-Uni, une décision prise par les autorités de l'aviation civile de ces deux pays, mais que les vols commerciaux pourraient reprendre ailleurs en fonction de la décision que prendrait chaque opérateur.

Certains opérateurs, parmi lesquels CHC Helicopter dont l'appareil s'est crashé vendredi de retour d'une plate-forme pétrolière norvégienne, continuent à maintenir leur flotte de Super Puma au sol.

En 2012, les flottes de Super Puma avaient été clouées au sol après la perte de contrôle de deux de ces hélicoptères dans la zone britannique de la mer du Nord. Ces accidents ont été ensuite attribués à des fissures sur la boîte de transmission principale, entraînant des modifications de leur conception.

Un porte-parole de CHC a déclaré qu'il n'y avait eu aucun appel d'urgence de la part des pilotes immédiatement avant le crash de vendredi.

Il a également confirmé des informations selon lesquelles ce même hélicoptère avait dû revenir à sa base à deux reprises dans les jours ayant précédé le crash en raison du déclenchement d'un signal d'alerte lumineux.

Deux enregistreurs de vol retrouvés quelques heures après le crash ont pu être décryptés en Grande-Bretagne et leurs données renvoyées en Norvège pour analyse, ont déclaré les autorités norvégiennes.

Ces deux "boîtes noires" sont en bon état, a déclaré le bureau d'enquête norvégien sur les accidents.

La version du Super Puma qui s'est crashé vendredi, le H225 appelé EC225LP par bon nombre de pilotes, est utilisé depuis 2004. Sur les 179 en service, 40 le sont en mer du Nord.

En dehors des plates-formes pétrolières, les Super Puma sont principalement utilisés par les garde-côtes, qui continuent à les utiliser sans changement.

L'exploitant international Bristow Group a indiqué avoir cloué au sol six de ses neuf Super Puma en Australie, ne continuant à faire voler que ceux servant aux opérations de sauvetage. Le groupe a également cessé d'utiliser jusqu'à nouvel ordre l'un de ses cinq Super Puma en Norvège et ses 13 unités au Royaume-Uni.

L'exploitation britannique Babcock MCS Offshore a dit de son côté vendredi qu'il clouait au sol ses quatre H225 au Royaume-Uni. (Tim Hepher et Gwladys Fouche, Cyril Altmeyer pour le service français, édité par Dominique Rodriguez)