ANKARA, 30 juin (Reuters) - L'Iran a dit jeudi ne pas être tenu d'acheter des très gros porteurs A380 d'Airbus, ce qui soulève de nouveaux doutes sur cette partie de l'accord conclu en janvier entre Téhéran et l'avionneur européen.

"Nous avons la liberté de choisir (...). Nous n'avons pas obligation ni engagement d'acheter des A380", a déclaré le ministre iranien des Routes et du Développement urbain, Abbas Akhoundi, cité par l'agence de presse officielle Irna.

La volonté de Téhéran d'acquérir une douzaine d'A380 avait attiré l'attention lors de l'annonce en janvier d'une commande totale de 118 Airbus, pour un montant de 23 milliards d'euros environ aux prix catalogue.

La présence du très gros porteur dans cette commande avait alors été perçue comme un symbole du resserrement des relations entre l'Iran et l'Occident et comme un signe de la volonté de Téhéran de rivaliser avec les pays du Golfe qui figurent déjà parmi les principaux opérateurs de l'A380.

L'Iran a également annoncé depuis son intention d'acheter ou louer 109 Boeing.

Evoquant la commande Airbus en février dernier, le président de la compagnie nationale aérienne IranAir avait indiqué que les A380 ne seraient pas livrés avant cinq ans et que sa compagnie observerait dans l'intervalle l'expansion de l'aéroport Imam-Khomeini de Téhéran.

"Cela s'inscrit dans un plan quinquennal pour l'aviation iranienne (...) et le responsable iranien chargé d'acheter de tels appareils décidera à ce moment-là", a encore déclaré Abbas Akhoundi.

Le retour de l'Iran sur le marché international après des décennies d'absence constitue l'une des plus importantes opportunités économiques offertes par la levée des sanctions à la suite de l'accord sur son programme nucléaire en juillet 2015.

L'Iran a besoin de 400 avions pour renouveler sa flotte et s'adapter à ses prévisions de croissance, selon des estimations iraniennes et occidentales. (Parisa Hafezi; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Airbus Group, Boeing Co