Le groupe européen d'aérospatiale et de défense a nommé Fernando Alonso à la tête de son activité d'avions militaires pour remplacer Domingo Ureña-Raso, comme l'avait annoncé Reuters, à la suite des nouvelles difficultés d'un programme européen qui a déjà coûté plus de 20 milliards d'euros.

L'action accuse le coup à la Bourse de Paris, accélérant ses pertes dans l'après-midi après s'est retournée à la baisse. Vers 15h35, Airbus (-2,2% à 47,88 euros) enregistrait la plus forte baisse du CAC 40, alors qu'elle gagnait plus d'un pour cent vers 13h.

Airbus Defence & Space a annoncé la semaine dernière qu'elle présenterait d'ici la fin février son planning de livraisons d'A400M pour 2015 avec ses différents pays clients, après des retards signalés par l'Allemagne.

"Etant donné la situation critique du programme, un comité de surveillance sera mis en place sous ma direction pour assurer un lien rapproché avec nos clients clés", explique Bernhard Gerwert, patron de la division Airbus Defence & Space, dans une lettre au personnel que Reuters a pu consulter.

Espagnol comme son prédécesseur, Fernando Alonso, 58 ans, prendra ses fonctions le 1e mars. Il dirige depuis 2007 les essais en vol des avions militaires d'Airbus, intégrés début 2014 dans la nouvelle division Airbus Defence & Space.

L'intégration des capacités militaires et la montée en cadence industrielle du programme, dont 170 unités ont été commandées, n'ont pas été à la hauteur des attentes du groupe, souligne dans un communiqué Bernhard Gerwert.

"C'est inacceptable et nous allons régler cela", promet-il.

RÉPARTITION DES TÂCHES SUR L'A400M

Le programme sera restructuré et toutes les activités industrielles liées à l'A400M seront réunies au sein du pôle opérationnel d'Airbus Defence & Space dirigé par Pilar Albiac-Murillo, précise la division du groupe d'aérospatiale et de défense dans un communiqué.

Les autres activités liées à l'A400M, comme le développement et les livraisons aux clients, resteront au sein du segment des avions militaires, dirigé par Rafael Tentor, le patron du programme.

L'armée française utilise déjà six exemplaires, dont le tout premier du programme livré en août 2013. Paris espère en réceptionner jusqu'à quatre cette année, dont deux à un nouveau standard qui permettra notamment des largages de matériel, des parachutages d'hommes et du ravitaillement en vol.

Le groupe, qui publiera ses résultats annuels le 27 février, avait fait état en novembre 2014 de retards dans l'ajout de nouvelles fonctionnalités dans certains avions, notamment en termes de ravitaillement en vol.

Outre l'A400M, la division Airbus Defence & Space regroupe notamment l'avion-ravitailleur MRTT et l'avion de combat Eurofighter, produit en coentreprise avec BAE Systems et Finmeccanica.

(Avec Cyril Altmeyer, édité par Jean-Michel Bélot)

par Tim Hepher et Cyril Altmeyer