Le groupe d'aérospatiale et de défense perd 1,9% à 65,95 euros à 10h25 à la Bourse de Paris, accusant la plus forte baisse du CAC 40 (+0,33%), après avoir annoncé une nouvelle charge de 1,2 milliard d'euros pour l'A400M, portant le total pour 2016 à 2,2 milliards.

Airbus précise dans un communiqué viser pour 2017 une hausse d'environ 5% de son bénéfice d'exploitation (Ebit) ajusté à périmètre constant, après une baisse de 4% à 3,955 milliards d'euros en 2016, au-dessus du consensus réalisé par Inquiry Financial pour Reuters (3,83 milliards).

Mais les perspectives du groupe sont déjà largement intégrées dans les consensus d'analystes, souligne Bernstein dans une note.

Airbus a dit ne pas anticiper à ce stade de nouvelle charge pour l'A400M cette année, au cours de laquelle il compte livrer plus de 20 unités de l'avion, après seulement 17 en 2016, soit moins que prévu.

Près de sept ans après un renflouement massif du programme, Airbus doit de nouveau négocier avec les Etats clients pour les rassurer sur le calendrier de livraisons et les capacités militaires réelles de l'avion, qui a rencontré de nouveaux problèmes de moteur.

"Nous croyons sincèrement que si nous arrivons à nous entendre de manière raisonnable, nous devrions parvenir à bien mieux faire évoluer le programme afin d'arrêter ou de réduire l'hémorragie qui affecte l'ensemble du groupe", a déclaré le président exécutif Tom Enders.

L'Allemand, qui a bouclé la dernière étape d'une réorganisation réduisant l'influence des Etats actionnaires, a estimé que le groupe mais aussi ses clients avaient sous-estimé la complexité d'un programme particulièrement sophistiqué.

Le groupe n'aurait jamais dû porter la responsabilité des problèmes de maturité du moteur, une situation inédite dans le secteur de la défense, a noté Tom Enders.

AVERTISSEMENT À ZODIAC

Concernant l'A350, l'autre programme le plus risqué d'Airbus, le groupe a noté que des goulots d'étranglement subsistaient au sein de la chaîne des fournisseurs du long-courrier, même si la situation s'est améliorée.

Mais Zodiac Aerospace, en pleine résorption de retards de livraison d'équipements de cabines de l'A350, ne doit pas se laisser déstabiliser par son projet de rachat par Safran, a prévenu Fabrice Brégier, numéro deux d'Airbus.

Au total, Airbus anticipe aussi pour cette année un flux de trésorerie disponible avant fusions-acquisitions et financements des clients à un niveau similaire à celui de 2016 (1,408 milliard d'euros).

Le groupe propose de verser un dividende de 1,35 euro au titre de 2016, contre 1,33 attendu et 1,30 pour 2015.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Cyril Altmeyer et Tim Hepher

Valeurs citées dans l'article : Airbus Group, SAFRAN, Zodiac Aerospace, Boeing Co