Le groupe européen d'aéronautique et de défense Airbus Group (AIR.FR) a confirmé jeudi ses prévisions pour 2016, malgré des difficultés rencontrées au niveau de la production et de la livraison de son avion militaire A400M et après avoir vu ses résultats reculer fortement au premier trimestre sous l'effet d'une base de comparaison défavorable et d'un ralentissement de ses livraisons.

Malgré des effets de change positifs, le résultat net du géant de l'aéronautique a reculé de moitié, passant de 792 millions d'euros au premier trimestre 2015 à 399 millions d'euros lors des trois premiers mois de 2016, alors que le résultat de l'année dernière avait été gonflé par un bénéfice exceptionnel de 697 millions d'euros lié à la cession d'actions Dassault Aviations.

Le résultat opérationnel avant éléments exceptionnels a également reculé, à 501 millions d'euros contre 651 millions d'euros un an auparavant. Sur la période, le groupe a souffert d'une baisse de ses livraisons d'avions, qui ont atteint 125 au premier trimestre, soit neuf de moins qu'un an plus tôt.

Les livraisons, la génération de trésorerie et les résultats monteront en puissance vers la fin de l'année, a estimé le président exécutif d'Airbus, Tom Enders, dans un communiqué.

De son côté, le chiffre d'affaires a légèrement progressé, à 12,2 milliards d'euros contre 12,1 milliards d'euros.

Selon le consensus établi par FactSet, les analystes attendaient en moyenne un chiffre d'affaires de 11,99 milliards d'euros sur la période, un résultat opérationnel de 608 millions d'euros et un résultat net de 354 millions d'euros.

Le trimestre a également été marqué par l'annonce d'un accord de cession de l'activité d'électronique de défense, Airbus Defense Electronics, pour 1,1 milliard d'euros au fonds d'investissement KKR.

Difficile montée en puissance des livraisons

Airbus a confirmé jeudi s'attendre à un résultat opérationnel (Ebit) et à un bénéfice par action stables en 2016. Les objectifs annuels s'entendent hors impact des fusions et acquisitions et avant éléments non récurrents. Le groupe table également sur un flux de trésorerie disponible stable par rapport à 2015, hors impact des fusions et acquisitions.

Une nouvelle directive européenne affectant certains composants du moteur de l'A400M pourrait toutefois avoir "un impact significatif" sur les résultats du groupe, a indiqué Airbus, qui cherche actuellement à évaluer les implications industrielles de cette nouvelle directive et ses répercussions sur le calendrier des livraisons.

Airbus n'a par ailleurs livré que cinq A320neo entre janvier et mars. Les cadences de production ont augmenté mais de nombreux appareils attendent d'être équipés de moteurs avant de pouvoir être livrés. Le groupe cherche également à résoudre quelques problèmes techniques sur l'appareil, une tâche qui devrait être accomplie à la mi-2016 selon les indications fournies en début d'année.

Airbus cherche également à muscler son programme A350 après avoir livré 14 appareils l'année dernière, soit un de moins que prévu. Quatre A350 ont été livrés au premier trimestre, alors que le groupe veut porter ce chiffre au-dessus de 50 pour l'ensemble de l'année.

Au total, Airbus n'a reçu que dix commandes nettes d'avions au cours du trimestre, à comparer à l'objectif de 650 fixé pour 2016.

Alors que le groupe a reçu des commandes d'une valeur de 7,2 milliards d'euros au premier trimestre, contre 21 milliards d'euros un an plus tôt, le carnet de commandes s'établit à 957 milliards d'euros fin mars, à comparer à 1.006 milliards d'euros fin 2015.

-Thomas Varela, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 72; thomas.varela@wsj.com ed: VLV

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