(Actualisé avec ministère de l'Intérieur)

par Jean-François Rosnoblet

SEYNE-LES-ALPES, Alpes-de-Haute-Provence, 26 mars (Reuters) - D es familles et proches des victimes de l'accident de l'Airbus A320 de la Germanwings, précipité par le copilote contre un massif des Alpes françaises pour des raisons encore inexpliquées, se sont recueillies jeudi près du site du drame.

D'autres familles sont attendues vendredi, a précisé sur place le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet.

Plusieurs centaines de personnes, arrivées le matin à l'aéroport de Marseille-Marignane en provenance de Düsseldorf ou Barcelone, ont été conduites dans l'après-midi par autocar à Seyne-les-Alpes et au Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), une commune distante d'une dizaine de kilomètres, après avoir appris du procureur de Marseille les circonstances du drame. ( )

Les autres familles qui avaient choisi de se rendre en voiture en France s'étaient regroupées à Digne-les-Bains avant de prendre la direction du massif des Trois-Evêchés, où l'avion s'est écrasé mardi matin.

Des psychologues et des membres de la Croix-Rouge les accompagnaient.

"Certains ont eu besoin de parler, d'autres traversent ce deuil dans un mutisme absolu.(...) Le fait d'apprendre que l'accident n'en était pas un est un traumatisme supplémentaire pour les familles"", a dit Pierre-Henry Brandet aux journalistes, tenus à l'écart.

Deux chapelles ardentes ont été installées respectivement au Vernet et à Seyne-les-Alpes. Des couronnes de fleurs y côtoyaient des drapeaux espagnol et allemand, mis en berne.

Selon de nouveaux bilans communiqués jeudi par Berlin et Madrid, 75 ressortissants allemands et 50 Espagnols se trouvaient à bord de l'avion de la Germanwings.

PRÉLÈVEMENTS D'ADN

Les familles des six membres d'équipage étaient séparées des familles des 144 passagers. "Il y a eu une volonté commune d'avoir deux convois", a expliqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur.

Les premières se sont d'abord rassemblées à Seyne-les-Alpes pendant que les secondes se recueillaient au Vernet, distant de trois à quatre heures de marche du lieu de l'accident où l'avion s'est pulvérisé et où les corps sont à l'état de fragments.

Les unes et les autres ont ensuite pris les directions inverses.

On ignorait jeudi après-midi si la famille d'Andreas Lubitz, le copilote qui a entraîné 149 personnes dans la mort, était présente. Le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, avait déclaré lors d'une conférence de presse qu'elle avait l'intention de se rendre en France.

Les opérations d'identification des corps, sur la base des ADN, ont débuté jeudi.

"Le procureur a proposé aux familles des prélèvement d'ADN, mais c'est une proposition, absolument pas une obligation", a dit Pierre-Henry Brandet.

Les structures d'hébergement locales, mais aussi les habitants des communes alentour se tenaient prêts à accueillir pour la nuit, si nécessaire, les familles endeuillées.

Quelque 1.400 lits seraient disponibles, mais les autorités locales s'attendent à ce que des familles repartent dès jeudi.

"Ces familles vont rester, si elles le souhaitent, dans la région, mais la plupart vont repartir ce soir vers l'Espagne ou l'Allemagne", a dit Pierre-Henry Brandet. (Avec François Revilla, édité par Sophie Louet)