L'action Safran s'adjuge 6% à plus de 65 euros en début de séance à la Bourse de Paris sur cette nouvelle, affichant la plus forte hausse du CAC 40.

L'équipementier spécialisé dans l'aérospatiale, la défense et la sécurité précise désormais tabler sur une augmentation de son résultat opérationnel courant ajusté d'environ 15% au lieu d'un peu plus de 10% auparavant, après une hausse de 22,5% au premier semestre à 1,171 milliard d'euros.

Le groupe compte surtout sur la croissance de son activité de moteurs civils libellée en dollar, qui pourrait atteindre 16% à 19% au lieu du rythme d'environ 10% prévu jusqu'ici, après un bond de 27,8% au premier semestre, grâce aux premières révisions de moteurs CFM56 et GE90, dans un contexte "favorable" pour les compagnies aériennes.

"La tendance observée depuis le début de l'année devrait être maintenue au cours de 2015", a déclaré le directeur général de Safran Philippe Petitcolin à des journalistes, tout en soulignant que le rythme devrait être moins soutenu au second semestre qu'au premier, qui bénéficiait d'une base de comparaison plus favorable.

PAS DE HAUSSE DE CADENCE POUR LE LEAP

Malgré la hausse des productions annoncées par Airbus et Boeing, Philippe Petitcolin s'est refusé à s'engager à ce stade à augmenter la cadence pour le LEAP, coproduit avec General Electric comme le CFM56 auquel il succède, et dont l'entrée en service est prévue en 2016 sur l'A320neo, nouvelle version du monocouloir vedette d'Airbus.

Les plans de production des trois versions du LEAP, dont l'une pour Boeing et l'autre pour le chinois Comac, constituent déjà un défi suffisant pour respecter les calendriers présentés aux clients, a ajouté Philippe Petitcolin.

La solide croissance du trafic stimulée par la baisse des prix du pétrole devrait contribuer à soutenir la demande des services, souligne Investec dans une note.

"Si cela continue dans les années à venir, cela devrait aider à compenser l'impact financier de la transition entre le CFM56 et le LEAP", ajoute Investec.

Au premier semestre, le chiffre d'affaires de Safran a progressé de 16,6% à 8,403 milliards d'euros, notamment grâce à l'appréciation du billet vert, donnant une croissance organique de 5%.

Les analystes attendaient en moyenne un chiffre d'affaires de 8,139 milliards et un bénéfice opérationnel (Ebit) de 1,096 milliard, selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S, qui est ressorti à 1,167 milliard.

Safran estime aussi que la croissance de son chiffre d'affaires pourrait dépasser 10% cette année si le taux de change "spot" moyen de l'euro se maintient à 1,12 dollar, soit plus que la hausse de 7%-9% prévue actuellement à une parité d'un euro pour 1,20 dollar.

Les prévisions pour 2015 ne tiennent notamment pas compte des effets potentiels de la finalisation d'Airbus Safran Launchers. Safran avait estimé fin février qu'il devrait verser 800 millions d'euros à Airbus Group pour atteindre la participation de 50% prévue dans leur coentreprise dans les lanceurs spatiaux, lancée en décembre 2014.

Safran précise aussi avoir chargé un établissement financier de vendre ses 2,2 millions d'actions restantes dans Ingenico, dont il attend le produit de cession au

plus tard en décembre.

Le groupe a cédé en mai 5,5% du capital du spécialiste des services de paiement à Bpifrance Participations pour 363,6 millions d'euros, tout en précisant qu'il comptait vendre sa participation résiduelle d'environ 3,6%.

Interrogé sur de possibles acquisitions, Philippe Petitcolin a répondu que la croissance externe n'était pas la priorité du groupe à ce stade.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Cyril Altmeyer et Tim Hepher