Airbus s’envole de 9,1% à 91,90 euros, signant la plus forte progression de l’indice CAC 40, dans le sillage de résultats 2017 supérieurs aux attentes, éclipsant au passage la nouvelle provision passé sur le programme de l’A400M et les problèmes de moteurs d’une trentaine d’A320neo. L’an dernier, le groupe aéronautique européen a ainsi quasiment triplé son bénéfice net à 2,87 milliards d’euros et son résultat opérationnel (Ebit) a bondi de 52% à 3,4 milliards d’euros. Le niveau de trésorerie a également impressionné en s’inscrivant à 13,4 milliards d’euros.

Tandis que le chiffre d'affaires s'est établi à 66,8 milliards d'euros, stable par rapport à 2016.

" Ces performances s'expliquent par le nombre de livraisons élevées lors du quatrième trimestre 2017, un effet de change favorable, ainsi qu'une renégociations des termes de règlements avec les fournisseurs ", explique Xavier de Buhren, gérant chez Mirabaud AM.

Avant de poursuivre : " Trimestre après trimestre, Airbus confirme sa capacité impressionnante à générer du cash ".

Ces bons chiffres ont rejeté au second plan la nouvelle provision d'1,3 milliards d'euros passée sur le programme de l'avion de transport militaire A400M. Cette somme vient pourtant s'ajouter aux 7,2 milliards d'euros déjà provisionnés sur ce programme depuis son lancement en 2003. Tom Enders, le Président exécutif d'Airbus, s'est voulu rassurant en la matière : " nous avons amélioré la situation en matière industrielle et convenu d'une remise à plat contractuelle avec les clients gouvernementaux qui devrait sensiblement réduire les risques résiduels du programme ".

Le problème identifié sur certains moteurs Pratt & Whitney, récemment livrés et équipant son avion vedette l'A320neo, n'ont guère pesé également.

" Au regard de ses performances, le titre Airbus reste sous-évalué par rapport à son concurrent américain Boeing ", avance Xavier de Buhren.

S'agissant de ses perspectives, Airbus a confirmé son objectif de livraison d'environ 800 avions commerciaux en 2018, " sous réserve que les motoristes respectent leurs engagements ". Sur cette base, Airbus prévoit, avant fusions et acquisitions, une hausse de l'Ebit ajusté d'environ 20 %.