Paris (awp/afp) - Airbus Helicopters a résisté en 2017 avec une moisson sur le segment des hélicoptères lourds qui lui a permis d'atténuer le recul des commandes dû à l'atonie du segment pétrole et gaz, son marché principal.

L'avionneur basé à Marignane a enregistré 335 commandes nettes en 2017, en recul de 18 unités par rapport à l'année précédente mais avec davantage d'appareils lourds, plus onéreux, et effectué 409 livraisons (-9 sur 2016), a-t-il annoncé lundi.

Il s'est félicité d'une "solide performance commerciale sur le segment des appareils lourds et de milieu de segment" en soulignant "que ces types sont des best-sellers dans leurs segments respectifs". Hors annulations, les commandes ressortent à 350 appareils.

"En dépit d'un contexte de marché difficile, nous sommes parvenus à maintenir notre leadership sur le marché", a déclaré Guillaume Faury, le patron de la branche hélicoptères d'Airbus, en présentant le bilan commercial.

"Nous sommes très satisfaits de notre portefeuille de commandes (...) avec une performance commerciale très solide de nos hélicoptères lourds et super medium", a-t-il ajouté. 2017 a été "une année record" pour le Super Puma, s'est-il félicité en dépit de l'absence pour la troisième année consécutive de commande d'hélicoptères lourds du secteur pétrolier, qui est affecté par la baisse du prix du pétrole.

La branche hélicoptères du géant aéronautique a reçu 54 commandes de Super Puma (contre 23 en 2016 et 2 en 2015) et 19 pour le H175 de taille moyenne.

Son carnet de commandes ressort à 692 appareils au 31 décembre 2017, contre 766 un an plus tôt et 832 fin 2015. Airbus Helicopters avait reçu 353 commandes nettes en 2016 et livré 418 appareils.

L'avionneur revendique 50% des livraisons d'appareils sur le segment civil et parapublic en 2017, loin devant ses concurrents Bell, Leonardo et AgustaWestland, ce qui lui a permis d'améliorer ses parts de marché.

- Secteur pétrolier encore difficile -

Pour 2018, Airbus Helicopters vise 400 livraisons d'appareils, mais n'envisage pas d'amélioration dans le secteur pétrolier dans les deux prochaines années, qui continue de souffrir de surcapacités.

"N'attendez pas d'impact positif au cours des deux prochaines années" dans le secteur, a déclaré Guillaume Faury. "Le civil et parapublic devrait être stable voire peut-être commencer à croître à nouveau", et les services, l'un des points forts d'Airbus Helicopters, poursuivre leur croissance.

L'avionneur a malgré tout décidé de repousser le projet d'hélicoptère lourd X6, lancé en 2015 et qui doit remplacer le Super Puma, en raison de ces conditions de marché et du manque de maturité de certaines technologies au sein de la chaîne d'approvisionnement.

La crise du secteur des hélicoptères a été mise à profit par Airbus pour accélérer sa transformation et améliorer sa rentabilité, grâce à une stratégie de spécialisation des sites de production sur le modèle de son grand frère de l'aviation commerciale, afin de réduire les coûts et les délais de fabrication des appareils.

"Nous clôturons le premier chapitre de la transformation de la société lancée en 2014, qui nous a permis de devenir plus forts et plus efficaces dans un marché difficile", a souligné Guillaume Faury.

"Alors que nous entamons une deuxième vague de transformation cette année, notre objectif principal sera d'accélérer ces efforts grâce à une numérisation accrue de nos produits, services et opérations", a-t-il poursuivi.

Interrogé sur la demande de la ministre française de la Défense d'améliorer le taux de disponibilité des appareils de l'armée de l'air (MCO, maintien en condition opérationnelle, ndlr), il a promis que l'avionneur ferait "partie de la solution pour porter la disponibilité à un niveau nettement supérieur. Nous pensons que c'est faisable".

M. Faury, qui s'apprête à quitter Airbus Helicopters pour prendre la tête de la branche aviation commerciale de l'avionneur en remplacement de Fabrice Brégier, a indiqué la décision serait prise sous peu. "Je ne connais pas le nom de mon successeur à l'heure où nous parlons (...) C'est une décision du conseil d'administration", a-t-il déclaré.

afp/rp