Le départ de la Grande-Bretagne de l'UE est dans moins de neuf mois, mais le manque de clarté sur les futures relations des deux parties complique singulièrement la tâche des entreprises dépendant d'un flux régulier des produits et de pièces détachées sur l'ensemble du Vieux continent.

Airbus, qui emploie 15.000 personnes en Grande-Bretagne, a multiplié les mises en garde sur un Brexit sans accord, menaçant début juillet d'arrêter ses usines.

Tom Enders a dit au salon de Farnborough, près de Londres, qu'il pensait que le "Livre blanc" publié jeudi dernier pour préparer les relations post-Brexit avec l'UE était positif, mais qu'il avait changé d'avis depuis au vu de la tournure des évènements.

"Maintenant nous voyons que cela se dénoue à nouveau, donc nous devons d'autant plus prendre des décisions sérieuses", a-t-il dit à des journalistes, faisant référence à l'amendement soutenu mardi par la frange pro-européenne des Tories qui a manqué de peu d'être adopté.

Le Parti conservateur de la Première ministre Theresa May a menacé ses élus pro-européens de convoquer des élections anticipées dès cet été en cas de rejet par le Parlement du projet du gouvernement de sortie de l'union douanière après le Brexit, a déclaré mercredi une députée frondeuse.

Tom Enders a dit qu'Airbus allait maintenant activer ses plans B pour garantir une poursuite de la production quelles que soient les relations entre la Grande-Bretagne et l'UE après le Brexit, ajoutant que la priorité actuelle était d'accumuler stocks de pièces détachées arrivant actuellement dans les usines.

"Nous activons maintenant nos plans B qui sont largement centrés sur la constitution de réserves (...) afin d'être à même de limiter l'impact du Brexit pendant une courte période", a-t-il dit.

Le directeur général du motoriste britannique Rolls-Royce a dit mardi que le groupe pourrait accumuler des stocks de pièces dès cette année si le Royaume-Uni s'orientait vers un Brexit sans accord ou désordonné en mars 2019.

Même si Theresa May obtient en Grande-Bretagne un soutien suffisant pour sa stratégie de Brexit, elle aura ensuite besoin de parvenir à un accord avec l'UE.

(Victoria Bryan, Cyril Altmeyer pour la version française, édité par Véronique Tison)