MONTREUIL (awp/afp) - "Fermeture de l'usine polluante!": quelque 300 personnes ont une nouvelle fois manifesté dimanche à Montreuil (Seine-Saint-Denis) contre une usine qu'ils accusent d'être "toxique".

Munis de pancartes "zone contaminée", "dépollution" ou "défense des salariés", les riverains opposés à cette usine, située au coeur d'un quartier résidentiel, près de plusieurs écoles, ont défilé jusqu'à la mairie de cette ville de proche banlieue parisienne.

"Nous demandons la fermeture de l'usine, la dépollution du site et la défense des salariés", a dit à l'AFP Nicolas Barrot, l'un des leaders de la contestation. Plusieurs élus étaient présents à la manifestation, dont Alexis Corbière, député La France Insoumise de la circonscription.

"Locaux vétustes", "écoulement de produits chimiques dans les rues", "odeurs âcres"... les habitants dénoncent depuis plusieurs années les conditions d'exploitation de la SNEM (Société nouvelle d'eugénisation des métaux), un sous-traitant des groupes Airbus et Safran, spécialisée dans le traitement chimique de pièces pour l'industrie aéronautique.

La mobilisation a pris une nouvelle tournure après qu'une leucémie a été diagnostiquée chez un écolier du quartier en juin. Et n'a pas faibli bien que plusieurs séries d'analyses conduites depuis, sous l'égide de la préfecture de Seine-Saint-Denis, aient conclu à "l'absence de risque pour les populations avoisinantes".

Selon la préfecture, l'exploitant, qui avait aussi été mis en demeure d'améliorer sa gestion des déchets et son système d'aération notamment, a entrepris les travaux demandés dans les temps impartis.

Des éléments pas suffisants pour les manifestants: une enseignante du groupe scolaire voisin, qui préfère rester anonyme, juge ainsi les rapports de la préfecture "erronés": "les prélèvements ont été réalisés cet été, quand l'usine était fermée", a-t-elle dit à l'AFP.

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