Le groupe d'aérospatiale et de défense a confirmé ses objectifs 2018, à savoir une nette accélération de la hausse de son résultat opérationnel courant (ROC) à 7%-10% contre 2,7% en 2017, une croissance organique de 2%-4% de son chiffre d'affaires (7,4% l'an passé).

Le directeur général Philippe Petitcolin a dit à des journalistes qu'il pensait atteindre le haut de ces fourchettes et a confirmé viser pour cette année une génération de cash-flow libre supérieure à la moitié du ROC.

Au premier trimestre, Safran a réalisé un chiffre d'affaires de 4,222 milliards d'euros, en croissance organique de 10,2%.

Le groupe, qui communiquera ses perspectives intégrant Zodiac lors de ses résultats semestriels le 6 septembre, estime que l'acquisition de l'équipementier devrait améliorer de 5-10% son résultat net par action 2018 en prenant en compte le programme de rachat d’actions démarré fin mars.

Philippe Petitcolin a dit ne pas avoir eu de bonne ou de mauvaise surprise depuis la prise de contrôle de Zodiac, qui avait pâti de retards de livraisons de sièges et autres équipements de cabines d'avions.

"Globalement, l’état de la société correspond à ce que nous avions en tête. On peut toujours rêver et espérer découvrir des choses exceptionnelles, ce qui n’est pas le cas", a-t-il déclaré.

Safran a aussi confirmé son objectif de synergies de coûts avant impôt de 200 millions d’euros par an dont environ 90% devraient être atteints à horizon 2020.

Philippe Petitcolin a déclaré aussi compter cette année sur un redémarrage du marché des hélicoptères, prévoyant d'augmenter ses ventes de moteurs de 50-100 unités cette année pour atteindre 750-800 sur ce segment.

Airbus Helicopters, numéro un mondial des hélicoptères civils, a dit en janvier viser une stagnation de ses livraisons aux environs de 400 unités en 2018, dans un marché qui peine à émerger de sa pire crise depuis plusieurs décennies, liée notamment à la chute de la demande du secteur pétrolier et gazier.

DISCUSSIONS AVEC AIRBUS PAS AVANT DÉBUT 2019

La montée en cadence du moteur LEAP, principal défi de Safran, devrait permettre de livrer environ 1.100 unités cette année, une prévision que Philippe Petitcolin a qualifié de prudente.

Le LEAP, destiné à succéder au CFM56, est produit en coentreprise avec General Electric au sein de CFM International et équipe les monocouloirs de la famille A320 d'Airbus et du 737 de Boeing.

Philippe Petitcolin a ajouté ne pas avoir pris d'engagement avec Airbus à ce stade pour augmenter les cadences de production des A320, ajoutant qu'il espère en discuter avec l'avionneur européen début 2019 au vu de la situation de la chaîne des fournisseurs à ce moment-là.

"Je comprends la demande du client et ce n’est pas de la résistance de notre part", a-t-il souligné. "C’est simplement, je pense, une attitude responsable qui ne nous permet pas à ce jour de pouvoir nous engager, même si nous le souhaitons bien sûr".

Airbus a indiqué mercredi avoir l'intention d'augmenter la production des A320 de 55 à 63 unités par mois en 2019, confirmant une information de latribune.fr. A plus long terme, il examine la possibilité de produire jusqu'à 75 par mois, selon une source proche de l'avionneur européen.

(Cyril Altmeyer et Tim Hepher, édité par Gilles Guillaume)